« Aujourd’hui, en Algérie, on fait notre travail de citoyen et on demande aux élus de faire le leur »
Après des années de désengagement, les jeunes se sentent plus concernés par la politique. C’est là l’une des conséquences du Hirak.
« On ne parle plus que de politique ! » Imène rit en faisant défiler les messages sur son téléphone portable. Il y a le groupe de discussion avec sa famille, celui du travail, celui des amis. Ses ongles rouge vif cliquettent sur l’écran. « Là, on essaie de comprendre la dernière déclaration du premier ministre. Et là, on vient de m’envoyer une analyse sur la réforme de la Constitution. On ne décroche plus de nos téléphones », explique-t-elle.
Le mouvement de protestation populaire et les manifestations qui ont débuté le vendredi 22 février 2019 pour dénoncer le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika et demander un changement de système ont transformé le rapport de cette cheffe d’entreprise de 36 ans à la politique. « Avant, je vivais ma vie, je ne m’intéressais pas à ce qui se décidait. Maintenant, je cherche à comprendre. Et je dis chaque vendredi que je ne suis pas d’accord », poursuit la jeune femme.