Prise en charge des drogués : La double peine des détenus
L’Alliance nationale
contre le Sida (Ancs) fait un plaidoyer sur la réduction des risques
auprès des consommateurs de drogues, des agents de la chaîne judiciaire,
en particulier les juges d’application des peines, sur l’amélioration
des dispositions juridiques concernant le cadre des drogues. En atelier à
la Somone avec les juges d’application des peines, les médecins, mais
aussi les acteurs communautaires, pour discuter ensemble de la
possibilité d’améliorer les dispositions de la loi pour que les
personnes qui sont condamnées, puissent accéder à des services de santé,
notamment des services de prévention et de traitement du Vih.
Le
Sénégal, à l’instar de l’ensemble des pays du monde, est en train de
travailler à améliorer le cadre juridique des drogues. Dans le
Quotidien, Massogui Thiandoum, directeur technique de l’Ancs, a plaidé
pour les personnes qui consomment des drogues et qui sont condamnées à
des peines longues et lourdes. «Et ces personnes ont parfois des
problèmes d’accès à des services de santé. Particulièrement, s’il s’agit
de personnes qui vivent avec le Vih/Sida. C’est pourquoi nous avons
réuni les agents de la chaîne judiciaire, pour améliorer les
dispositions de la loi pour que les personnes qui sont condamnées
puissent accéder à des services de santé, notamment des services de
prévention et de traitement du Vih», déclare Massogui Thiandoum.
A
l’en croire , pour atteindre cet objectif il faudra « passer par les
agents de la chaîne judiciaire, notamment les juges d’application des
peines qui peuvent apporter beaucoup, puisqu’ils interviennent après la
condamnation des personnes. Ils peuvent réaménager la peine d’un
condamné ou faire en sorte que l’accès du condamné à des services de
santé, puisse être facilité », explique M. Thiandoum. Il enchaîne : « Ce
que nous voulons, c’est que l’ensemble des personnes, où qu’elles se
trouvent, puissent accéder à des services de prévention et de
traitement. Parce que le traitement du Vih-Sida fait qu’actuellement, si
la personne est bien observée et bien traitée, elle atteint un stade où
le Vih est indétectable dans son organisme.
Et
à partir de ce moment, il ne peut plus infecter. Donc nous avons besoin
d’accéder à l’ensemble des personnes qui vivent avec le Vih-Sida, leur
offrir des services pour pouvoir éliminer à moyen terme, l’infection à
Vih-Sida. »
Aujourd’hui,
malgré que la moyenne nationale soit de 0,3% de prévalence, il faut
noter que les consommateurs de drogues ont des niveaux de prévalence un
peu au-dessus de 1%. «Cela veut dire qu’ils sont beaucoup plus
vulnérables et beaucoup plus infectés que la population générale. C’est
pourquoi ils constituent un groupe cible et prioritaire, sur lequel nous
concentrons nos interventions, pour réduire et éliminer le Vih-Sida en
leur sein. On ne parle plus de la lutte comme avant, parce que le
Sénégal a fait des avancées majeures très importantes. En l’espace de 15
ans, nous avons réduit de plus de la moitié, les infections à Vih-Sida
au Sénégal. Nous étions à des taux de 0,7% il y a 15 ans et aujourd’hui,
nous sommes à 0,3% ; cela veut dire que le Sénégal fait de très bons
résultats», s’est félicité M. Thiandoum. Toutefois, il invite tous les
acteurs à ne pas dormir «sur leurs lauriers, mais plutôt continuer à
maintenir la réponse au Vih, faire en sorte qu’elle soit une priorité de
santé publique pour pouvoir éradiquer le virus d’ici 2030».