Les graves conséquences de l’embargo du Mali sur le commerce avec le Sénégal
La sentence est lourde. Après avoir suspendu le Mali, en août 2020, de tous ses organes de décision, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) revient à la charge contre le régime de transition malien. Les chefs d’Etat de la Cedeao ont pris de nouvelles sanctions contre le Mali, après l’annonce des autorités militaires maliennes de se maintenir au pouvoir pour une durée de 5 ans.
Ce
qui semble être en déphasage avec leur engagement initial qui était de
faire une transition de six mois. Cette volonté du régime de Bamako
ulcère les chefs d’Etat de la Cedeao qui ont pris des sanctions
supplémentaires. Ils décident ainsi de la fermeture des frontières
terrestres et aériennes entre les pays de la Cedeao et le Mali ; la
suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la
Cedeao et le Mali, à l’exception des produits suivants – biens de
consommation essentiels, produits pharmaceutiques, les fournitures et
équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle du
Covid-19, produits pétroliers et électricité. Mais aussi le gel des
avoirs de la République du Mali dans les Banques centrales et
commerciales de la Cedeao ; la suspension du Mali de toute aide
financière des institutions financières de la Cedeao (Bidc et Boad).
D’après
le communiqué de l’institution sous régionale, ces sanctions seront
appliquées immédiatement et resteront en vigueur. «Les sanctions ne
seront progressivement levées qu’après la finalisation d’un chronogramme
acceptable et convenu et le suivi de progrès satisfaisants réalisés
dans la mise en œuvre du chronogramme des élections», précise la Cedeao.
Par ailleurs, compte tenu de l’impact potentiellement déstabilisateur
sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali,
l’autorité sous régionale décide d’activer immédiatement la Force en
attente de la Cedeao, qui devra être prête à toute éventualité. La
Conférence appelle l’Union africaine, les Nations Unies et les autres
partenaires à soutenir le processus d’application de ces sanctions et à
continuer d’apporter leur soutien à une transition politique acceptable.
Car, malgré le démenti du gouvernement de transition malien, l’autorité
reste profondément préoccupée par le rapport cohérent sur le
déploiement d’agents de sécurité privée au Mali avec son impact
potentiellement déstabilisateur sur la région de l’Afrique de l’ouest.
La Cedeao note que cette situation est étroitement liée à la transition
politique au point mort dans le pays.