Attaques et massacres ethniques quittent les villages fantômes du centre du Mali

Attaques et massacres ethniques quittent les villages fantômes du centre du Mali

Les gens fuient la spirale de la violence et les insurrections des groupes terroristes qui ont tué des milliers de personnes

Un soldat de l'armée malienne patrouille sur le site archéologique du Tombeau d'Askia à Gao le 10 mars 2020. AFP

Après des années de massacres ethniques et d’attaques incessantes de militants, le centre du Mali est resté une zone déchirée de villages désertés et de personnes déplacées.
Une insurrection islamiste a éclaté dans le nord du vaste État de l’Afrique de l’Ouest en 2012, faisant des milliers de morts parmi les militaires et les civils depuis.
Mais la violence a depuis balayé le centre du pays – ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins – exacerbant les tensions ethniques en cours de route.
Le centre du Mali est désormais la proie de meurtres à mains nues et d’attaques extrémistes de routine. 
Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.
Mamadou Lamine Diop, qui travaille dans le centre du Mali pour le bras des réfugiés des Nations Unies, a déclaré que la situation « n’a cessé de se détériorer ».

Des groupes armés venant du nord ont trouvé un sol fertile dans une région déchirée par de longs conflits fonciers, souvent entre éleveurs et agriculteurs.
Un groupe militant actif dans la région, dirigé par le prédicateur radical peul Amadou Koufa, a également accru les soupçons sur son groupe ethnique.


Des fidèles maliens se promènent dans la cour du Tombeau d'Askia à Gao le 10 mars 2020. Le site, protégé pendant les 10 mois d'occupation djihadiste en 2012, représente l'un des plus beaux exemples de l'architecture soudano-sahélienne dans la région du Sahel .  / AFP / MICHELE CATTANI

En réponse à l’extrémisme, les chasseurs dogons traditionnels ont formé des groupes dits d’autodéfense, ajoutant à la tension.

« Chaque jour, nous apprenons un incident extrêmement grave », a déclaré M. Diop, expliquant que des personnes sont déplacées après chacune.

De nombreux villages peuls sont désormais vides.

« Ce sont des villages fantômes. Il ne reste que des huttes; rien d’autre. Tout le monde est parti », a expliqué un travailleur humanitaire qui a demandé l’anonymat.

Les déplacés se rassemblent dans les grandes villes du centre du Mali, comme Mopti et Sevare. Sur 200 000 personnes déplacées par le conflit malien, la moitié sont situées dans le centre du pays.

Boureima Barry, 56 ans, fait partie de ces personnes déplacées. Il a fui son village, à plusieurs kilomètres de la ville de Bandiagara.

Il a déclaré à l’AFP qu’il avait été parmi les premiers à partir en avril de l’année dernière. Maintenant, tout le monde est parti.

« Cela fait un an et la situation ne s’est pas améliorée », a-t-il déclaré depuis une tente dans un camp de fortune pour personnes déplacées dans un stade de football à Sevare.

Alioune Tine, un expert indépendant envoyé au centre du Mali par les Nations Unies fin février, a déclaré que ni les troupes maliennes ni les soldats de la paix des Nations Unies n’étaient en mesure de protéger les civils.

L’ONU compte quelque 13 000 personnes stationnées au Mali dans le cadre de sa mission de maintien de la paix de la MINUSMA dans le pays.


Thierno

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Si vous souhaitez recevoir votre revue de presse par email chaque matin, abonnez ici !