Mali: «La liberté est la plus grande des richesses», confie Dr Keb, de retour à Bamako
Dr Keb est libre.
L’artiste malien, chanteur et rappeur, avait été enlevé le 29 juillet
près de Tombouctou avec deux membres de son équipe alors qu’il était en
tournée dans la région. L’un d’eux avait déjà été libéré. Les deux
autres, dont Amadou Kébé alias Dr Keb, ont finalement pu regagner
Tombouctou lundi 15 novembre en fin de journée, puis Bamako mardi. Ils y
ont été reçus par les autorités de transition. Ses premiers mots aux
médias, Dr Keb les a offerts à RFI et à David Baché.
é.«
Je suis juste libre et ça fait plaisir. » De retour à Bamako après plus
de trois mois de captivité, Dr Keb savoure sa liberté retrouvée. «
C’est la plus grande des richesses. Je suis très content de revenir à la
maison, de savoir que je suis de retour », confie-t-il, assurant aller «
bien » et être « en bonne santé ». « On ne m’a pas maltraité », assure
le rappeur, de son vrai nom Amadou Kébé.
Lors
de ces longues semaines de captivité, « les mouvements étaient
contrôlés », et lui et ses partenaires pouvaient « prier et espérer » de
retrouver leur foyer. Et la musique ? « Je gardais les inspirations
secrètes parce que je n’avais pas trop le droit de chanter en public. Je
partais en forêt et je chantais légèrement. Je causais avec les gars,
on se donnait des inspirations. »« Je suis juste libre et ça fait plaisir. »
Désormais,
Amadou Kébé compte rapidement reprendre le micro, avec des textes
imaginés, selon ses propres premières confidences, au cours même de sa
détention de trois mois et demi aux mains de combattants de la Katiba
Macina, membre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à
Aqmi.L’implication des proches de Dr Keb pour sa libération Pendant
cette période, la cellule de crise mise en place par son équipe – la
Team Dr – et par sa famille s’est fortement et directement impliquée
pour obtenir la libération du chanteur et de ses deux accompagnateurs.
Dès les premiers jours, ils ont sollicité également l’appui du ministère
de la Culture et de personnes ressources.
Les
discussions avec les ravisseurs ont été régulières. Un premier otage,
parmi les trois enlevés fin juillet à Goundam, est libéré début
septembre. Alfousseiny Touré, dit Dr Alouss, s’implique alors à son tour
sur le terrain, entre Tombouctou et la commune de Rarhous, pour la
libération de ses deux camarades toujours détenus. La bonne nouvelle est
plusieurs fois annoncée, plusieurs fois repoussée. Les proches des
otages déplorent le manque de soutien des autorités.
L’implication,
en bout de course, de la présidence malienne, finit par accélérer le
dénouement final. Amadou Kébé, alias Dr Keb, et Ousmane Coulibaly, alias
Dr Bacozy, ont d’ailleurs été invités au palais de Koulouba dès leur
retour dans la capitale malienne. Avant eux, sœur Gloria il y a un mois,
ou encore Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin, ainsi que les deux otages
italiens libérés en octobre 2020, étaient aussi passés par là.
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