C1: Le Barça est-il devenu une équipe quelconque en Europe ?
L’attaquant du Bayern
Munich Robert Lewandowski célèbre son but face à Barcelone défait 3-0 à
domicile en match de poule de Ligue des champions, le 14 septembre 2021
au Camp Nou LLUIS GENE AFP
Méconnaissable,
privé de stars, lourdement endetté… Le Barça, prestigieuse institution
qui a dominé l’Europe au tournant des années 2010, vit un déclassement
sportif symbolisé mardi par la gifle subie à domicile face au Bayern
Munich (3-0), un an après le terrible 8-2.
Désormais
orphelins de Lionel Messi, les Catalans n’ont plus gagné un match de
Ligue des champions depuis le 2 décembre 2020 contre le modeste
Ferencvaros (3-0). Jadis forteresse, le Camp Nou est devenu un terrain
où les géants d’Europe n’ont plus peur de livrer bataille. Le Barça y a
perdu ses trois derniers matches de C1, encaissant dix buts et n’en
marquant qu’un seul !
Et
la cinglante défaite face au Bayern mardi, un an après l’historique
déroute 8-2 de Lisbonne en quart de finale de l’édition 2019-2020, n’a
fait que confirmer des impressions déjà connues.
Le
Barça n’avait pas débuté une campagne européenne par une défaite à
domicile depuis 1997 (3-2 contre Newcastle), soit depuis 24 ans. C’est
aussi la première fois de son histoire en C1 que le Barça conclut un
match sans avoir cadré la moindre frappe.
– « Pauvre Barça » –
Le
constat d’échec dans la presse madrilène et catalane est sans appel ce
mercredi matin. « Pauvre Barça », a titré Marca, le journal le plus vendu
en Espagne. « Triste réalité », a affiché le quotidien catalan Sport à sa
une sur fond noir. « Très, très loin », a pour sa part titré le journal
sportif en catalan L’Esportiu.
Une
impuissance partagée par l’icône blaugrana Gerard Piqué au coup de
sifflet final : « C’est comme ça, on est ce qu’on est. Dans l’immédiat,
c’est vrai que c’est compliqué. Aujourd’hui, il y a une nette
différence, c’est clair. Pour être franc, aujourd’hui on ne fait pas
partie des grands favoris ».
D’après
les médias catalans, le président Joan Laporta et ses plus proches
associés ont tenu une réunion d’urgence dans les bureaux du Camp Nou
tard dans la nuit, après le match, sans annoncer de décision dans
l’immédiat.
« Le
match a confirmé l’impression de désolation qui poursuit le Barça ces
derniers jours. Un match long et inutile pour le Barça, une espèce de
couloir de la mort au bout duquel il n’y avait d’autre espoir que la
défaite. Personne ne pouvait espérer autre chose », a taclé Alfredo
Relaño, président d’honneur du quotidien As et voix respectée du
football espagnol, dans un éditorial mercredi.
– Rayon d’espoir –
Doit-on
déjà enterrer le Barça ou l’espoir est-il encore permis ? Il faut dire
que le club blaugrana a joué de malchance avant cette rentrée
continentale.
Le
Barça a perdu deux superstars durant le mercato, avec le départ de
Messi vers le Paris SG et le prêt d’Antoine Griezmann à l’Atlético
Madrid. Les blessés, nombreux et surtout en attaque (Ansu Fati, Ousmane
Dembélé, Sergio Agüero, Martin Braithwaite…), n’ont pu aider.
Ses
cadres, à l’instar d’un Jordi Alba qui a joué malade et qui s’est
blessé, d’un Sergio Busquets lessivé ou d’un Sergi Roberto sifflé à sa
sortie, ne peuvent plus porter l’équipe seuls.
Et
les jeunes pousses, à l’image d’Eric Garcia fautif sur le but de Thomas
Müller, mais aussi de Riqui Puig, Pedri, Gavi, Oscar Mingueza, Alex
Balde, Yusuf Demir, Sergino Dest, ou Ronald Araujo, doivent encore
accumuler de l’expérience avant de prétendre pouvoir rivaliser au plus
haut niveau.
« Je
sais qu’avec nos très jeunes joueurs, on va finir par rivaliser. Ils
vont prendre de l’expérience, et à la fin de la saison, vous verrez… », a
glissé Piqué mardi soir.
Une
méthode Coué à vite mettre en pratique dans le groupe E, où le Barça
n’a déjà plus le droit à l’erreur contre le Benfica Lisbonne et le
Dynamo Kiev.