Abdoulaye Ndoye : « On ne peut pas passer notre temps à faire du monitoring »
Après avoir fait preuve
d’une mauvaise volonté manifeste pendant deux ans, soutient Abdoulaye
Ndoye du Cusems, Macky Sall et son gouvernement ont attendu jusqu’à 3
semaines de la rentrée scolaire pour parler de monitoring.
La
semaine dernière, en conseil des ministres, le Président Macky Sall a
demandé à son gouvernement de rendre systématique le monitoring sur les
accords avec les syndicats d’enseignants. Une instruction intervenue à
moins d’un mois de l’ouverture des classes prévue le 14 octobre.
Mais
pour le secrétaire général du Cusems, c’est de la diversion. « Le
monitoring est dépassé, on ne peut pas passer tout notre temps à
discuter, à faire du monitoring », réplique Abdoulaye Ndoye, joint par
Seneweb.
Ndoye
rappelle qu’on est à trois semaines de la rentrée des classes et que le
Sénégal est resté deux ans sans perturbation à l’école. Cependant,
regrette-t-il, le gouvernement n’a manifesté aucune volonté pour régler
les problèmes de l’école.
«
Ce que nous attendons, c’est la matérialisation des accords. Les délais
sont largement dépassés et depuis longtemps nous courrons derrière le
monitoring, le gouvernement n’a rien fait. Ils ont attendu quelques
jours de la rentrée pour parler de monitoring, pour nous mettre en mal
avec le peuple. Nous ne l’accepterons pas », prévient le SG du Cusems.
D’après
lui, le niveau de matérialisation des points consignés dans le
protocole est très faible. Parmi les points en suspens, souligne-t-il,
il y a le système de rémunération « qui est une question de justice et
d’équité » déjà dépassé par un pays comme le Burkina Faso, alors que le
Sénégal a commandité une étude déposée sur la du chef de l’Etat depuis
plus de 5 ans.
« Nous passions que le président allait… »
Autres
points en attente, la création du corps des administrateurs scolaires
en rapport avec les difficultés (violences) scolaires, les prêts DMC, la
mise en position de stage. « Chaque année, il faut faire la grève pour
la mise en position de stage. Il faut aussi faire la grève pour une
formation », regrette-t-il.
A
ces questions s’ajoutent les lenteurs administratives, notamment la
sortie des actes d’intégration, de validation et d’avancement, alors que
la dématérialisation avait été promise. « Chaque année, des enseignants
vont en grève pour des indemnités liées aux examens », se désole-t-il.
Compte
tenu de ce tableau, Ndoye attendait mieux de Macky Sall que du
monitoring. « Nous passions que le président allait dire que tous les
rappels seront payés au plus tard le 30 octobre, que sur le système de
rémunération, on va ouvrir rapidement des négociations avec tous les
travailleurs et organisations syndicales, qu’on va signer le décret pour
le corps des administrateurs scolaires », énumère-t-il.
Le
syndicaliste espérait également qu’il allait dire que le budget pour
les crédits Dmc a été débloqué et que les paiements allaient commencer
sur place, que la dématérialisation des procédures sera effective dans
un mois, mais aussi que l’argent des tenues va servir à acheter des
tables-bancs, ériger des murs de clôture, construire des toilettes pour
mettre l’école aux normes.