Mbour : La société civile veut « désamorcer la bombe foncière qui menace l’équilibre social »
Depuis quelque temps,
le Sénégal est confronté à des problèmes fonciers. Ce qui ne manque pas
de « saper le moral des paysans et éleveurs, mais aussi de perturber leur
quiétude ».
Et
le département de Mbour n’est pas épargné, vu sa position géographique
et ses infrastructures nationales qui y sont construites ou en voie
d’être construites. Il est devenu exposé à la spéculation foncière.
Le
Collectif pour la Préservation et la Valorisation des Terres Paysannes
(CPVTP), sous la houlette du Forum Civil dirigé par Birahim Seck, a
réfléchi sur le thème : « Litige foncier sur le département de Mbour :
problèmes et solutions ? ».
« Ces
problèmes ne sont que la partie visible de l’iceberg car chaque commune
des 16 qui composent le département partage ce mal. Aujourd’hui à cause
de cette réalité, le département est devenu une véritable poudrière.
Cette situation pollue l’atmosphère sociale et rend la cohabitation
entre voisins souvent très difficile, du fait de la politique de
diversion menée par les prédateurs fonciers. Au moment où l’accès à la
terre constitue un casse-tête pour les populations locales, surtout les
couches vulnérables à savoir les femmes et les jeunes, des particuliers
venus d’ailleurs se voient octroyés des centaines d’hectares à exploiter
sur le dos des populations », déplore Philippe Malick Dione,
coordinateur du comité de pilotage du collectif.
D’ailleurs,
en avril dernier, le Projet Cadastre et Sécurisation foncière au
Sénégal (PROCASEF) piloté par le ministère des Finances et du Budget,
avait publié un rapport final portant évaluation du PROCASEF.
« Sur
les 14 régions que compte le Sénégal, l’étude concerne les 12. Il n’y a
que Kaolack et Kaffrine qui ne sont pas concernées. Les résultats ont
montré oh combien la question foncière est préoccupante et l’accès à la
terre problématique. Le constat est que la majorité des gens vivant dans
les zones d’intervention du projet éprouvent des difficultés à accéder à
la terre. En effet, 38% seulement des personnes rencontrées dans le
cadre des enquêtes ont dit avoir accès au foncier. Parmi celles-ci
figurent 28% de femmes”, a-t-il assuré.
Le rapport révèle une rupture de confiance entre certaines populations et les instances en charge de la gestion du foncier.
Ainsi,
le collectif compte faire la cartographie des litiges fonciers du
département de Mbour qui accueille les projets de l’Etat et le
trop-plein de la région de Dakar afin de « proposer des solutions pour
désamorcer la bombe foncière qui menace l’équilibre social ».