Inondations au Sénégal : « On ne peut plus sortir, on ne peut plus rentrer, on appelle au secours »
Au Sénégal, plusieurs quartiers de la banlieue de Dakar sont
sous les eaux après les fortes pluies de ces derniers jours. La
population, à bout, critique la gestion de ces inondations par le
gouvernement.
Dakar, la capitale du
Sénégal, est en proie à des inondations chaque été. Le réseau
d’assainissement et d’évacuation des eaux ne résiste pas aux fortes
précipitations. « Tu vois, il y a de l’eau partout », témoigne Joseph, un
habitant. Pour évoluer dans cette étendue d’eau, il a chaussé ses
bottes. Son quartier ressemble à un marigot, une eau stagnante depuis
plusieurs jours que les sapeurs-pompiers, trop peu nombreux, ne
parviennent pas à évacuer.
« On peut pas aller travailler, on ne peut rien faire, chaque année c’est comme ça. »Joseph, habitant de Dakar
Joseph
fait partie d’un groupe de jeunes volontaires de la cité Camille Basse,
à Keur Massar, en périphérie de Dakar, une des nombreuses communes
touchées par les inondations. « Ça c’est notre motopompe, on l’a achetée
avec nos propres moyens, nous nous sommes cotisés pour acheter le gasoil
sans l’aide de l’État », raconte-t-il.
Des
moyens dérisoires face à l’ampleur de la tâche et une colère qui gronde
contre le gouvernement, dont les efforts en matière d’assainissement
sont jugés insuffisants. « Ici, ce sont des zones inondables et les gens
étaient conscients de cela et ils ont construit sur ce terrain, dénonce
Pauline, enseignante. C’est pour ça que nous avons tous ces problèmes. »
Des habitants épuisés
Des
constructions anarchiques en zones inondables, une démographie
galopante et des infrastructures de drainage des eaux qui ne suivent
pas. Résultat : les habitants vivent les pieds dans l’eau. Aminata est
l’une des voix du quartier populaire : « On ne peut plus sortir, on ne
peut plus rentrer, on dit au secours, on ne mange pas bien car quand tu
ne sors pas, tu ne peux pas manger… Si tu ne peux pas aller au
travail, tu ne peux pas manger. Mais chaque année c’est toujours comme
ça. Il faut d’abord faire des canalisations avant de construire ! »
Devant
la situation, de nombreux habitants ont quitté le quartier en attendant
que le niveau de l’eau baisse. De fortes pluies sont encore attendues
au mois de septembre.