L’espagne renvoie 800 migrants mineurs vers le Maroc
L’expulsion de centaines de migrants non accompagnés
qui étaient arrivés à Ceuta au mois de mai a débuté vendredi. L’Unicef
dénonce «des violations des droits fondamentaux de l’enfance».
L’enclave
espagnole de Ceuta a entamé vendredi l’expulsion vers le Maroc de
quelque 800 migrants mineurs non accompagnés arrivés très nombreux
mi-mai, a confirmé une source de la préfecture à l’AFP. Celle-ci
confirme une information avancée par plusieurs médias espagnols
annonçant le renvoi de ces jeunes trois mois après leur arrivée, parmi
près de 10’000 migrants qui avaient franchi la frontière en deux jours
au nord du Maroc, un afflux sans précédent.
Des
mineurs ont commencé à être escortés par la police vers la frontière
vendredi dans la journée, d’après des images diffusées par le média
local «El Faro de Ceuta». D’après la radio «Cadena Ser», ces expulsions
ont été ordonnées le 10 août par le Ministère de l’intérieur dans un
courrier à la préfecture et au gouvernement local. Cette petite enclave comptait encore près de 820 jeunes en juillet d’après le parquet de Ceuta chargé des mineurs. «Violations des droits fondamentaux» Le
Défenseur du peuple a demandé au Ministère de l’intérieur de cesser ces
expulsions dans un courrier de rappel au droit, a indiqué à l’AFP une
porte-parole de l’institution, équivalente au Défenseur des droits en
France. L’Unicef
ainsi que les ONG Save The Children et Plataforma infancia ont condamné
«des violations des droits fondamentaux de l’enfance» dans un
communiqué commun. Save The Children a indiqué qu’elle avait porté
plainte pour tenter de suspendre ces expulsions.
L’arbitrage
sur le renvoi des migrants mineurs prend du temps car chaque cas doit
être évalué par les autorités qui déterminent s’il est dans leur intérêt
de les renvoyer, le dernier mot revenant à la préfecture. Vague migratoire inédite Les
17 et 18 mai, Ceuta avait vu arriver entre 8000 et 10’000 migrants en
48 heures: une vague migratoire inédite à la faveur d’un relâchement des
contrôles par Rabat sur fond de crise diplomatique avec Madrid au sujet
de l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario pour y être soigné. Parmi
eux, quelque 2500 migrants, tous âges confondus, étaient encore
présents dans l’enclave fin juillet, d’après le chef du gouvernement
local, Juan Rivas.