Explosion à Beyrouth : Un an après, Macron tance les politiques libanais et promet des aides

Explosion à Beyrouth : Un an après, Macron tance les politiques libanais et promet des aides

« Le Liban mérite mieux. » Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots à l’égard de la classe politique libanaise, un an jour pour jour après l’explosion du port de Beyrouth, et à l’heure où le pays est englué dans la pire crise économique de son histoire.
« Les dirigeants libanais semblent faire le pari du pourrissement » en bloquant depuis des mois la formation d’un gouvernement et la mise en œuvre de réformes, a déploré le président de la République qui réunissait ce mercredi 4 août, depuis le Fort de Brégançon, les principaux acteurs de la communauté internationale.

Pour le chef de l’État, qui s’exprimait en visioconférence, comme l’ensemble des participants, la crise que vit le pays « n’est pas un coup du sort, ni une fatalité. Elle est le fruit de faillites individuelles et collectives et de dysfonctionnements injustifiables. » « La classe politique libanaise n’a eu de cesse de l’aggraver en faisant passer avant tout ses intérêts individuels et partisans, avant les intérêts du peuple », a-t-il encore fustigé, multipliant les critiques.
Sanctions pour les dirigeants, des aides pour la population
Emmanuel Macron a même de nouveau agité le spectre de nouvelles « sanctions » en rappelant les « mesures restrictives » déjà prises à l’encontre de certains dirigeants et le « régime de sanctions » instauré vendredi 30 juillet par l’UE: « Ils ne doivent pas douter une seule seconde de notre détermination. »
Surtout, « les dirigeants libanais sont redevables de la vérité, la transparence, à l’égard de leur population », a-t-il insisté, concernant l’explosion à Beyrouth, alors que les conclusions de l’enquête n’ont pas encore été rendues, un an après la catastrophe.
« La France et plusieurs autres ont coopéré pour apporter toutes les informations dont nous disposions, nous sommes disponibles pour toutes les coopérations techniques », a-t-il encore ajouté, promettant également de « nouveaux engagements, en appui direct à la population » à hauteur de 100 millions d’euros.
Cette enveloppe, qui portera notamment sur l’éducation, les besoins alimentaires et l’agriculture, va venir s’ajouter à l’aide de 280 millions d’euros mobilisée lors des deux premières conférences internationales organisées par la France, ex-puissance mandataire, après la tragédie du port.
Peu après les déclarations d’Emmanuel Macron, le président américain Joe Biden a également annoncé l’envoi de 100 millions de dollars d’aide au Liban, enjoignant lui aussi les responsables politiques libanais à « réformer l’économie et combattre la corruption ».
Le pays est à genoux, un an après l’explosion -classée parmi les plus grandes déflagrations non nucléaires- qui a tué plus de 200 personnes, défiguré une partie de la capitale et traumatisé la population. Il fait face à une triple crise politique, économique -l’une des pires à l’échelle mondiale depuis 1850, selon la Banque Mondiale, avec des pénuries de carburant, médicaments et des coupures d’électricité jusqu’à 22 heures par jour- et sanitaire liée au Covid-19.

Souare Mansour

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Si vous souhaitez recevoir votre revue de presse par email chaque matin, abonnez ici !