Le Trésor américain reçoit l’ordre de remettre au Congrès les déclarations d’impôts de Trump
Les déclarations d’impôts de l’ancien président
Donald Trump, qui a toujours refusé de les rendre publiques, doivent
être transmises à une commission du Congrès, a ordonné vendredi le
ministère américain de la Justice.
Donald
Trump refusait de les rendre publiques, mais elles devraient finir
malgré tout dans les mains du Congrès : le ministère américain de la
Justice a ordonné, vendredi 30 juillet, que les déclarations d’impôts de
l’ancien président soient transmises à une commission du Congrès.
La
commission de la Chambre des représentants qui s’occupe de questions
budgétaires « a présenté des raisons suffisantes pour demander les
données fiscales de l’ancien président et le Trésor doit lui fournir ces
informations », estime le ministère dans un mémorandum.
Contrairement
à tous ses prédécesseurs depuis les années 1970, Donald Trump, qui a
fait de sa fortune un argument de campagne, refuse de publier ses
déclarations fiscales. Son manque de transparence alimente les
spéculations sur l’étendue de sa richesse ou sur de potentiels conflits
d’intérêts.
Pour
tenter d’en savoir plus, trois commissions de la Chambre des
représentants, contrôlée par les démocrates, avaient demandé en 2019 au
cabinet comptable Mazars, mais aussi aux banques Deutsche Bank et
Capital One, toute une série de documents financiers portant sur les
affaires de Donald Trump entre 2010 et 2018, et sur celles de ses
proches.
La
commission des « Voies et Moyens », sur laquelle porte le mémorandum du
ministère, réclame plus spécifiquement six ans de déclarations d’impôts
dans le cadre de son pouvoir d’audit des services fiscaux.
Des recours possibles de Donald Trump
En
parallèle, le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, avait également
réclamé les archives financières de Donald Trump dans le cadre d’une
enquête sur de possibles violations des lois new-yorkaises.
Arguant
de son immunité présidentielle et de la séparation des pouvoirs, Donald
Trump s’était battu sur tous ces fronts, allant à deux reprises jusqu’à
la Cour suprême qui, en février, a autorisé la transmission de certains
documents à la justice new-yorkaise. L’enquête se déroulant à huis
clos, ces informations restent protégées par le secret.
L’ancien
président pourrait à nouveau présenter des recours pour s’opposer à
l’ordre du ministère de la Justice mais ses intentions n’étaient pas
connues vendredi.
Sans
attendre de les connaître, la présidente démocrate de la Chambre des
représentants, Nancy Pelosi, a salué « une victoire pour l’État de droit »
et attaqué à nouveau l’ancien hôte de la Maison Blanche.
« Les
Américains méritent de connaître les faits sur ses conflits d’intérêts
troublants qui, sous sa présidence, ont miné notre sécurité et notre
démocratie », a-t-elle estimé dans un communiqué.