Crues dévastatrices en Europe : Plus de 150 morts et de nombreux disparus

Crues dévastatrices en Europe : Plus de 150 morts et de nombreux disparus

Les intempéries qui ont frappé plusieurs pays européens ces derniers jours ont fait plus de 130 morts en Allemagne et plus de 150 au total en Europe, selon un bilan provisoire. Les secours sont à la recherche de nombreux disparus après ces inondations sans précédent et, face aux dégâts immenses, les opérations de déblayage et de nettoyage sont en cours.
Déblayer les communes sinistrées, rétablir l’électricité, chiffrer les dégâts : une tâche titanesque a débuté après les crues meurtrières dans l’ouest de l’Europe, dont l’Allemagne qui recherche encore de nombreux disparus.
Le bilan des intempéries dévastatrices en Allemagne a encore grimpé samedi, atteignant au moins 133 morts dans le pays, a annoncé samedi la police locale dans un communiqué, ce qui porte à 153 le nombre de décès en Europe.
« Selon les informations actuelles, 90 personnes ont perdu la vie pendant la catastrophe », dans la région de Rhénanie-Palatinat, l’une des plus touchées, a indiqué la police de Coblence. Ce bilan s’ajoute aux 43 décès survenus en Rhénanie-du-Nord Westphalie, une autre région allemande frappée par la catastrophe, et aux 20 morts enregistrés en Belgique. Le Luxembourg et les Pays-Bas ont aussi fait face à une brutale montée des eaux sur une partie de leur territoire, sans pour l’instant enregistrer de décès.
Un bilan encore très provisoire
De nombreuses personnes restent portées disparues dans l’ouest de l’Allemagne et en Belgique, faisant craindre un bilan plus lourd, au fur et à mesure des prochaines heures. « Il est à craindre que nous découvrirons davantage de décès », ont indiqué les autorités locales allemandes.
Les habitants qui ont pu se mettre à l’abri mercredi soir, lorsque les inondations ont débuté, regagnent progressivement leur domicile.
Des scènes de désolation les attendent en Rhénanie du Nord-Westphalie et Rhénanie-Palatinat, les régions affectées de l’ouest de l’Allemagne : maisons défoncées, arbres arrachés, voitures retournées, routes et ponts effondrés, réseaux coupés. « Depuis 48 heures, c’est un cauchemar, on tourne ici mais on ne peut rien faire », explique Cornelia Schlösser en contemplant le triste état de la boulangerie familiale, dans le village de Schuld, noyée sous les flots. « En quelques minutes, une vague était dans la maison », a confié cette quinquagénaire à l’AFP.
Dans toutes les localités sinistrées, pompiers, protection civile, responsables communaux, militaires – certains au volant de tanks – ont débuté le colossal travail de déblaiement et de nettoyage des amas de débris boueux qui obstruent souvent les rues.
Recherche des disparus, déblaiement et évaluation des dégâts 
 « La tâche est immense », a reconnu le maire de Solingen, une ville du sud de la Ruhr. L’ampleur de la catastrophe commence seulement à apparaître.
Il faut pomper l’eau, évaluer la solidité des bâtiments endommagés, dont certains devront être abattus, rétablir l’électricité, le gaz, le téléphone, héberger les personnes qui ont tout perdu.
Les perturbations des réseaux de communication, qui rendent de nombreuses personnes injoignables, compliquent tout chiffrage du nombre de disparus.
« Nous devons présumer que nous allons trouver d’autres victimes », a prédit Carolin Weitzl, maire d’Erfstadt, non loin de Cologne, où un énorme glissement de terrain a emporté des terrains et des maisons. Le chef de l’État Frank-Walter Steinmeier a prévu de se rendre samedi dans cette commune dévastée.
Le gouvernement a indiqué travailler à la mise en place d’un fond d’aides spéciales, alors que le préjudice devrait atteindre plusieurs milliards d’euros.La solidarité s’organise aussi, avec des appels aux dons lancés dans tout le pays, des collectes locales, des soutiens financiers promis par de grandes entreprises, comme le constructeur automobile Volkswagen.
Les dégâts sont « si importants qu’ils nous occuperont pendant longtemps », a prévenu la dirigeante de Rhénanie-Palatinat, Malu Drayer, tandis que son homologue de Rhénanie du nord-Westphalie, Armin Laschet, a parlé d’une « catastrophe d’ampleur historique ».
Après la rupture d’un barrage, une nouvelle évacuation en Allemagne 
Chef du parti conservateur CDU, candidat à la succession de la chancelière Angela Merkel et favori des sondages pour les législatives du 26 septembre, Armin Laschet a réclamé, à l’instar de l’ensemble de la classe politique, « d’accélérer le rythme » dans la lutte contre le changement climatique. 
Cette catastrophe « change la campagne électorale », replaçant la question du climat au centre des débats, affirme le journal Spiegel. Angela Merkel, de retour d’une visite aux États-Unis, a prévu de se rendre bientôt sur les lieux des inondations.
Dans l’ouest de l’Allemagne traversé par l’axe du Rhin, ce sont surtout de petits cours d’eau, peu protégés, qui sont sortis brutalement de leur lit sous l’effet de pluies en forme de déluge, envahissant des dizaines de zones habitées construites souvent sur des zones inondables. 
Si les pluies doivent cesser ce week-end sur les régions les plus touchées, des centaines de personnes ont encore été évacuées préventivement vendredi soir, après la rupture d’un barrage dans la région de Cologne.
En Belgique également, à mesure que l’eau se retire, « nous allons probablement encore trouver des situations catastrophiques », a jugé la bourgmestre de Liège, Christine Defraigne.
Dans ce pays, la tragédie qui a fait au moins 20 morts et une vingtaine de disparus, selon un bilan encore provisoire, est « sans aucun précédent », a affirmé le Premier ministre Alexander de Croo, qui a décrété une journée de deuil national mardi.

Souare Mansour

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