Un plaidoyer régional pour une gestion communautaire des risques de catastrophe en gestation
Saly-Portudal (Mbour), 10 mars (APS) – Des acteurs et autres
organisations impliqués dans la gestion des risques de catastrophes sont
en train de travailler à la définition d’un plan régional de plaidoyer
pour renforcer la gestion à base communautaire des risques de
catastrophe (GBCRC), a appris l’APS.
’’Nous travaillons à la mise en place d’un plan régional de plaidoyer
pour renforcer la GBCRC aux niveaux local, national et régional et
promouvoir l’institutionnalisation de la GBCRC et accroître les
initiatives de la société civile dans la gestion des risques de
catastrophes’’, a fait savoir Emmanuel Seck de l’ONG Enda énergie.
Il intervenait mardi à Saly-Portudal (Mbour, ouest), à l’ouverture d’un
atelier régional d’information et de sensibilisation sur
l’institutionnalisation de la gestion à base communautaire des risques
de catastrophe, sous la coordination du Réseau mondial de la société
civile pour la réduction des catastrophes (GNDR, en anglais), avec le
financement de l’Agence des Etats-Unis pour le développement
international (USAID).
Faisant le bilan de l’institutionnalisation de la GBCRC, Emmanuel Seck a
signalé que 147 catastrophes ont été enregistrées en Afrique depuis
2011 dont 19 sécheresse et 67 inondations qui ont touché ‘’plusieurs
millions’’ de personnes à travers l’Afrique et causé 1,3 milliards de
dollar, a fait savoir Emmanuel Seck de l’ONG Enda énergie
Selon M. Seck, par ailleurs président du Conseil d’administration du
GNDR, ’’rien qu’en 2012, 34 millions d’Africains ont durement ressenti
les effets des catastrophes d’origine climatique tels que la sécheresse
avec les crises alimentaires, les inondations, entre autres’’.
De son côté, le directeur de Enda énergie, Sécou Sarr, a relevé que
dans la dernière décennie, l’Afrique, en particulier le Sahel, a connu
des catastrophes d’une fréquence et d’une amplitude de plus en plus
importante.
’’Ces catastrophes sont souvent d’ordre hydrométéorologiques, exposant
ainsi nos pays aux conséquences des changements climatiques, avec comme
incidences, la désertification, la sécheresse, les inondations,
l’insécurité alimentaire, l’érosion côtière, etc’’, a souligné M. Sarr,
citant les conséquences les famines, les déplacements de populations,
les migrations, les conflits, entre autres.
Estimant que ces problèmes climatiques sont de plus en plus fréquents
et engendrent une ‘’vulnérabilité chronique’’ au sein des populations,
Sécou Sarr soutient l’exigence de ‘’renforcer’’ les efforts et
engagements des pays ainsi que les acteurs non étatiques à fournir des
réponses à long terme et de façon inclusive pour la réduction des
risques de catastrophes et le renforcement de la résilience des
populations aux extrêmes climatiques.
’’Les communautés ont développé des approches innovantes sur la base
des connaissances, de l’expérience et des capacités qu’elles possèdent
en matière de renforcement de la résilience. Cependant, ces approches à
base communautaire ne sont que rarement étendues au-delà de la
communauté qui les a développées’’, a fait remarquer M. Sarr.
Dans une perspective d’intégration de ces approches dans les politiques
et pratiques nationales, le GNDR met en œuvre ce projet
d’institutionnalisation de la GBCRC, en collaboration avec des
partenaires nationaux et internationaux par lesquels Enda, JVE-Niger et
le Réseau MARP Burkina-Faso.