Lutte pour les droits des femmes : posons le débat (Par Thierno Bocoum)
Les hommes n’ont pas le monopole de la
compétence ou de la rigueur. Ils ne sont pas les seuls capacités pour
défendre l’intérêt de tous. La gestion de la cité peut valablement se
faire en parfaite complémentarité des deux sexes. La complémentarité
peut aller plus loin que l’égalité tant réclamée, puisqu’elle concerne
une gestion intelligente des relations interpersonnelles. Hommes et
femmes doivent se compléter dans un esprit d’équité, la main dans la
main, pour servir la famille dans une société ou encore la nation dans
un État.
Notre
société a tout intérêt à accompagner la femme à se hisser à un niveau
d’éclosion de ses capacités intrinsèques dont l’humanité a grandement
besoin.Il y a encore du chemin à faire.
Cependant,
la gestion essentiellement élitiste des questions des femmes qui
propulse quelques individualités au-devant de la scène n’est pas la plus
appropriée dans un contexte de cohésion sociale.
Mêmes
si les élites peuvent tirer la masse vers le haut, elles ne constituent
pas la masse. En l’espèce, au moment où certaines individualités
travaillent qualitativement à améliorer les conditions de vie des
femmes, d’autres qui s’expriment au nom des femmes ont tendance a
desservir le combat pour cette noble cause à travers leurs méthodes et
éléments de langage. Elles
donnent l’impression de combattre un modèle de société sans avoir le
courage d’en proposer un autre. Elles veulent abuser de raccourcis
légaux sans faire l’effort d’une inclusion sociale. Elles développent
maladroitement la théorie du complot, opposant hommes et femmes. Elle
dressent, très souvent, un tableau sombre des relations sociales,
propice à la guerre des sexes.
Je m’oppose à cette démarche. J’en appelle à plus de retenue et de respect pour la cause des femmes.
Il
faudra avoir le réflexe de poser les débats au niveau des différents
segments de la société. Ces débats doivent s’instaurer au nom de
l’émancipation d’une société qui est en harmonie avec ses propres
réalités évolutives et non au nom d’une lutte contre une composante de
cette société en faveur d’une autre.
Les
raccourcis utilisés à travers des lois qui font le bonheur d’hommes et
de femmes politiques en quête d’un retour d’ascenseur doivent être gérés
avec responsabilité. La discriminion positive peut, certes, aider à
faire avancer les choses mais l’abus la rendra négative contre une
société qui a besoin d’évoluer par la force du dialogue et du partage.
Ils
sont bien cyniques, ces hommes qui violent, tuent et maltraitent les
femmes comme le sont également ces femmes qui ébouillantent leurs
co-épouses, maltraitent leurs domestiques, mutilent, tuent et
agressent.
Les
femmes constituent une cible privilégiée aussi bien par les femmes
elles-mêmes que par les hommes. Même si la violence exercée par les
hommes contre les femmes n’est en rien comparable aux autres violences.
Elle est presque permanente et particulièrement ignoble. Il est temps que cela cesse.
Ils
sont également bien cyniques, ces hommes et ces femmes qui s’en
prennent aux autres personnes vulnérables telles que les enfants, qu’ils
soient dans les foyers ou dans les lieux du savoir, les personnes
traînant un handicap physique ou mental, les personnes âgées, les
démunis, les minorités…
Il est temps de combattre le cynisme dans toute son expression et par rapport à toutes ses victimes. Les femmes n’ont pas seulement à défendre la femme, idem pour les hommes. Nous
devons, la main dans la main, travailler à extirper de notre société
toutes les formes de violence et à veiller à ce que la justice soit
rendue à toutes les victimes.