Vol MH17 : les écrans de fumée et les contre-feux russes

Vol MH17 : les écrans de fumée et les contre-feux russes

Dès l’origine de l’affaire du MH17, dont le procès s’ouvre aux Pays-Bas lundi, la partie russe a multiplié les informations tronquées ou exagérées dans le but de semer le doute.

Le 18 février, dès les premières heures du matin, c’est une déferlante. « Selon les Pays-Bas, aucun [système de missiles antiaérien] BUK ne se trouvait dans la zone où le MH17 a été abattu », titrent les agences de presse russes. « Les services secrets néerlandais savaient dès 2016 qu’aucun BUK ne se trouvait dans la zone du crash », renchérit le quotidien Moskovskiï Komsomolets. La vague ne faiblit pas jusque dans la soirée, où les télévisions prennent le relais.

Il faut dire que l’information est sensationnelle. A trois semaines du procès organisé aux Pays-Bas, la principale conclusion de l’enquête internationale mise en place sur le sort du Boeing de la Malaysia Airlines se voit remise en cause : à savoir que l’appareil a été détruit, le 17 juillet 2014, par un BUK-M1 convoyé quelques jours plus tôt de Russie. Et ce sur la foi de documents officiels néerlandais et australiens. Le Kremlin ne tarde pas à embrayer, dès le 18 février. Son porte-parole, Dmitri Peskov, estime que « cette information témoigne une nouvelle fois de la justesse de la position russe », qui refuse les conclusions de l’enquête internationale.

En réalité, l’affaire ressemble à une parfaite manipulation. Les documents présentés sur la plate-forme Bonanza comme une fuite sont authentiques mais ce que les auteurs leur font dire est pour le moins exagéré.

Souare Mansour

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