Affaire Sweet beauté : Pourquoi la Section de recherches a été dessaisie du dossier avant l’audition de Sonko
« La section de recherches (SR) n’a pas joué le jeu, elle est restée professionnelle sur toute la ligne » dans l’affaire Sweet beauté, qui met en cause le leader de Pastef, accusé de viols répétés et de menaces de mort. Seneweb a donné la parole à un spécialiste en procédure pénale pour tenter de percer les mystères dans ce dossier qui passionne et fait réagir de tous bords.
« La SR a voulu rester professionnelle en faisant une enquête à charge et à décharge »
«
Juridiquement, éclaire d’emblée notre interlocuteur, l’enquête
préliminaire est terminée par les enquêteurs qui l’ont clôturée sur
demande du parquet avant l’audition du mis en cause. Or, techniquement,
le procureur devait attendre l’audition du mis en cause avant de
demander aux enquêteurs de clôturer l’enquête préliminaire pour voir,
après audition, s’il y a matière à poursuivre ou pas ».
A
la question de savoir qu’est-ce qui peut amener le parquet à vouloir
clore l’enquête préliminaire avant l’audition du mis en cause, notre
interlocuteur qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat, de faire
remarquer que « la SR a voulu rester professionnelle en faisant une
enquête à charge et à décharge. Les PV publiés par la presse montrent le
professionnalisme des enquêteurs de la SR qui ne semble pas plaire en
haut lieu (…). Les auditions donnaient les mêmes résultats. Il fallait
donc, à partir de ce moment, enlever le dossier des mains de la SR,
l’enquête devenait même risquée. Mais comment enlever le dossier et le
confier à qui sans lever des soupçons ? », interroge-t-il.
Poursuite contre X, l’ « inconnu » le plus connu…
Pour
notre spécialiste en procédure pénale, « La seule solution qui semblait
rester au parquet pour garder sa crédibilité était donc de confier le
dossier à un juge d’instruction. Mais il y a un obstacle : l’immunité de
Sonko n’est pas encore levée et donc on ne peut encore le poursuivre
encore moins le viser dans le réquisitoire introductif remis au juge
d’instruction. Il fallait donc trouver une astuce. Et à la place de
Sonko, le parquet choisit de poursuivre X, l’inconnu le plus connu, en
attendant la levée de l’immunité du leader de Pastef ».