Casamance : Les émouvantes confidences de trois réfugiés
En Casamance, les réfugiés qui ont fui leurs terres à cause des exactions des bandes armées ont exprimé leurs désirs farouches et ardents de rentrer chez eux quand l’armée aura fini de nettoyer leurs villages qu’ils ont abandonnés depuis plus de 30 ans.
B. D père de famille
: «Ma famille et moi, vivions au début à Saliot. Nous avons été chassés
de nos habitations par les rebelles qui organisaient des razzias dans
nos villages avant de nous arracher tous nos biens: argent, vivres… Ils
nous battaient même parfois. A Saliot, nous avons été bien accueillis.
L’édile de la commune Ibou Diallo Sadio ne cesse de nous aider avec ses
partenaires. Nous avons fui notre village à cause de l’insécurité
grandissante qui régnait et par crainte d’être la cible des bandes
armées. Toutes les causes de notre départ sont en vérité et
incontestablement liées à ce contexte d’insécurité. Beaucoup de nos
parents y ont laissé leur vie, d’autres ont perdu leurs membres
supérieurs ou inférieurs»
S.F élève: «J’ai 18 ans et je suis élève dans une
école à Djibanar. Mes parents ont décidé de nous faire partir à cause de
l’insécurité qui prévalait dans notre village d’origine. Des regrets?
Nous en avons eu mes parents, mes frères, mes sœurs et moi parce que
nous avons perdu nos champs et nos plantations qui nous faisaient vivre.
La vie était belle dans notre village. Nous prions pour que la paix
revienne très rapidement en Casamance afin que nous puissions rejoindre
nos terres car, nous ne vivons que de l’agriculture et de nos
plantations de bananes, d’ananas et de nos plantations d’anacardes.
C’est pourquoi, après que nous ayons salué ces actions de l’armée, nous
lançons un appel aux autorités sénégalaises afin qu’elles puissent nous
aider. Notre seul souci c’est de rentrer chez nous pour y travailler et
jouer notre partition dans le développement économique et social de
notre pays. Nous y avons notre part aussi»
M. T. veuve : «Nos conditions de vie sont certes difficiles mais force est de reconnaître que depuis que nous avons trouvé refuge à Djibanar et plus exactement dans ce quartier où nous vivons depuis plus de 20 ans, nous avons trouvé des populations hospitalières et accueillantes. C’est la désillusion totale pour mes enfants et moi. Nous ne regrettons pas d’être venus s’installer dans la commune de Djibanar où nous avons retrouvé des populations généreuses. A Saliot, nous risquions la mort mais, ici, j’ai l’impression que nous sommes bien en sécurité. Nous prions pour que la situation s’améliore pour que nous puissions renter chez nous. C’est notre seul amour.»