« Les services sanitaires étaient préparés à cette deuxième vague du covid-19 »
Le Sénégal n’a pas attendu une évaluation extérieure pour revoir son dispositif et ses stratégies de riposte contre le Covid-19, en attendant « une éventuelle deuxième vague », a assuré la directrice générale de la Santé, docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
« On
s’attendait à cette deuxième vague, même avec la tendance baissière
observée sur plus d’un mois, on relativisait’’, parce que d’habitude, à
pareille période, on a toujours eu la grippe saisonnière avec cette
année, un taux de 40% », pendant que « de l’autre côté du continent, il y
avait déjà la deuxième vague », a-t-elle expliqué, dans un entretien avec
l’APS.
Selon la directrice de la Santé, « le maître mot c’est le renforcement
de la surveillance dans tout le système sanitaire qui est un système de
type pyramidal, de la case de santé à l’hôpital, avec l’implication du
niveau communautaire à travers les comités d’alerte et de veille ».
Elle a rappelé que suivant cette logique, avant le premier cas
enregistré le 2 mars dernier, « un plan de préparation avait été mis en
place jusqu’au 1er mars, ensuite il y a eu le plan de contingence
jusqu’à la première quinzaine de septembre ».
« On parle de deuxième vague et dans certains pays même on parle de
troisième vague’’, sans savoir jusqu’où conduira cette pandèmie « avec
ces vagues mais, on prie pour que cette maladie s’arrête. Ce qui est
important, c’est la prévention et (le fait) de mettre un dispositif de
surveillance », a relevé la directrice de la Santé.
« Tout le monde est dans le renforcement de la surveillance », a assuré
Marie Khemesse Ngom Ndiaye, signalant que des dispositions ont été
prises dans les centres de traitement pour la prise en charge de cette
deuxième vague.
Des « lits standards de réanimation » comprenant électrocardiogramme et
respirateur sont disponibles à l’hôpital Le Dantec, par exemple, « pour
éviter de déplacer le malade considéré comme un cas grave. Toute seconde
perdue se paye », selon Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
De fait, « au lieu d’aller vers des confinements, on ne le souhaite
pas, nous voulons confiner le virus avec les gestes barrières », a-t-elle
indiqué, avant de revenir sur la fermeture des centres de traitements
des épidémies (CTE), qui correspondant juste à une volonté d’allègement
du dispositif de riposte mis en place, « parce que dans certains centres,
il n’y avait plus de malades’’.
’’Le personnel était redéployé dans les CTE et il fallait qu’il
rejoigne leurs unités d’origine parce qu’il n’y avait plus de malades.
Là, on est en train de les faire revenir parce que les stratégies ne
sont pas fixes’’, a souligné Marie Khémesse Ndiaye Ngom.
« Si on continue dans ce sens cette prise en charge, en plus d’une
forte prévention avec le respect des gestes barrières en amont, nous
viendrons à bout de la maladie », a-t-elle assuré.
Et docteur Ngom de faire observer que « les systèmes sanitaires les
plus résilients qui ont presque tout, en termes de plateau médical, en
Europe comme aux Etats-Unis, ont été débordés par les malades ».
La directrice générale de la Santé note par ailleurs que « cette
deuxième vague est venue avec une forte contamination communautaire »,
ajoutant que « tout cela est sur la table des chercheurs, et il ne
faudrait pas qu’on soit dépassé par les cas de graves ».
Concernant la question de la disponibilité de respirateurs dans
certains centres, elle note que « les respirateurs seuls ne suffisent pas
pour gérer un cas grave’’, puisque la prise en charge de tels malades
nécessite « d’autres produits comme des anticoagulants si bien que la
pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) est en alerte maximale ».
« Aujourd’hui, tous les produits comme les médicaments sont en train d’être recensés. Nous sommes à l’aise pour ce qui concerne la chloroquine, les corticoïdes’’, c’est davantage « au niveau des consommables que nous rencontrons des difficultés, mais tout est en train d’être mis en branle », a-t-elle conclu.