Sénégal: Une nouvelle loi sur les prix et la protection du consommateur
L’Assemblée nationale a voté ce mardi 29 décembre 2020, le projet de loi sur les prix et la protection du consommateur, a appris l’APS.
Le texte était défendu par Assome Aminata Diatta, ministre du Commerce et des PME, entourée de ses principaux collaborateurs.
Dans le rapport de la Commission des Affaires économiques, élargie à
la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits
humains dont l’APS a eu connaissance, la ministre a souligné que « la
protection du consommateur occupe une place centrale dans la politique
économique et sociale » du gouvernement.
« Les consommateurs, acteurs essentiels du marché, jouent un rôle
important dans la promotion de l’innovation, dans la compétitivité et le
développement économique », selon Assome Aminata Diatta.
Toutefois, selon elle « la libéralisation de l’économie, l’évolution
des modes de consommation ainsi que les pratiques et techniques
commerciales des entreprises ont aujourd’hui renforcé la position de
faiblesse du consommateur devant les professionnels ».
La ministre a relevé que « l’Etat a le devoir d’assurer la protection
de ces derniers par l’établissement d’un corpus juridique adapté aux
mutations économiques et commerciales ».
Selon Mme Diatta, la loi d’août 1994 sur les prix, la concurrence et
le contentieux économique « laisse apparaître de nos jours des limites »
en raison de « l’évolution de la consommation et des mutations profondes
des pratiques des professionnels du commerce ».
D’où, a-t-elle expliqué, la nécessité de « réformer le dispositif
relatif au régime des prix et au contentieux économique par l’abrogation
partielle » de la loi de 1994.
Le nouveau texte dont l’objectif « est d’accentuer davantage la
protection du consommateur sous toutes ses formes, apporte des
innovations majeures en parfaite cohérence avec les lignes directrices
des Nations-Unies sur la protection des consommateurs et les standards
internationaux en la matière ».
Les principales innovations du texte « portent, notamment sur la
définition des termes techniques, l’élargissement du droit à
l’information du consommateur, l’identification et la répression des
clauses abusives, la réglementation des pratiques commerciales
nouvelles, la consolidation du dispositif de sanction ».
A cela s’ajoutent « le renforcement des pouvoirs d’investigations des agents chargés de la mise en œuvre de la loi, l’habilitation des associations de consommateurs agréées à ester en justice pour la défense des intérêts collectifs, la réforme du Conseil national de la Consommation (CNC) et l’institution d’un Observatoire national des Clauses abusives ».