Centrafrique: situation calme à Bangui, des tirs signalés à Boali
La Centrafrique est sous tension, à quatre jours de la date fixée par les élections présidentielle et législatives. Depuis bientôt une semaine, une coalition de groupes armés tente d’empêcher la tenue du scrutin et de progresser vers la capitale Bangui. Ce mercredi 23 décembre au matin, des échanges de tir ont été signalés aux environs de Boali, à une centaine de kilomètres de la capitale.
« La situation est calme à Bangui »,
assure ce mercredi 23 décembre à midi la Minusca, la mission onusienne
déployée en Centrafrique. Un peu plus qu’habituellement d’ailleurs, la
circulation est timide sur les grands axes, car ce matin, la rumeur
d’une attaque sur la capitale a créé la panique. Cette rumeur a été
propagée par des taxis motos, selon la ministre de la Défense.
Cette
rumeur a été démentie depuis. Mais elle a créé la psychose pendant
quelques heures. Des habitants, des femmes avec des enfants dans les
bras, courraient dans tous les sens, y compris dans le centre-ville.
C’est bien le signe que l’inquiétude monte à l’approche du scrutin de
dimanche. À la mi-journée, le calme semble revenu.
L’élection
du bureau de l’ANE, l’Autorité nationale des élections n’a donc pas pu
se tenir. Elle a été repoussée au jeudi 24 décembre. Le comité
stratégique de l’organisation des élections placée sous l’autorité du
Premier ministre s’est en revanche réuni pour évaluer la situation a
quelques jours du vote. L’hypothèse d’un report n’y a pas été soulevé.
Dans
la foulée, les autorités ont fait envoyer des SMS sur les portables de
la population centrafricaine dans ce message, le chef de l’État exhorte
les centrafricains à garder leur calme et aux électeurs à retirer leur
carte d’électeur. La distribution de ces cartes a été prolongée
jusqu’au 27 décembre.
Des combats à Boali
Difficile en revanche d’avoir des certitudes sur la situation à Boali,
qui se trouve à 100 kilomètres au nord de la capitale. Des témoins ont
signalé ce matin des échanges de tirs entre les forces régulières et les
rebelles.On signale toujours des hommes armés sur l’axe qui relie à la
ville de Bossembélé. De nombreux habitants ont fui.
« Il
y a des tirs, il y a des crépitements d’armes au niveau des carrefours,
au niveau des barrières des forces armées à 3 km de moi. Mais la
population a pris la fuite dans la brousse, mais les rebelles ne
débarquent pas encore sur Bangui. Il y a 3 véhicules qui sont arrivés ce
matin et qui sont en train de riposter contre les groupes armés. Ce
sont les FACA et les Russes qui sont en train d’échanger des tirs avec
les groupes armés. »
La
situation est incertaine également à Bambari, dans l’est. La ville a
été attaquée, ce mardi, par des éléments de l’UPC [Unité pour la paix en
Centrafrique]. Ce matin, la Minusca annonce que « la situation est sous contrôle ». Abdulaziz Fall, le porte-parole de la force des Nations unies dans le pays, assure que « les groupes armés ont été repoussés dans la brousse » et que « les civils » commencent à revenir. Des sources contactées sur place sont de leur côté moins rassurantes.
Ailleurs dans le pays, aucun incident majeur n’a été signalé pour l’instant.
Une réunion du G5 jeudi
En
fin d’après-midi, des Mirage 2000, des avions de chasse de l’Armée
française, ont mené un survol de dissuasion dans l’intérieur du pays.
Les présidents français et centrafricains se sont entretenus selon un
communiqué de l’Élysée. Paris condamne la tentative d’obstruction au
processus électoral en pointant la responsabilité de François Bozizé
La réunion des partenaires de la Centrafrique, réunis dans le G5, annoncée ce mercredi aura lieu finalement jeudi.