OFNAC : Un membre espère, ’’un jour’’, le suivi des rapports remis à la justice
Le vice-président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Cheikh Tidiane Mara, espère que cette institution aura un jour la possibilité d’assurer le suivi des dossiers qu’elle remettra à la Justice.
«Nous
allons continuer à travailler de cette manière, c’est-à-dire remettre
les dossiers après enquêtes au Procureur de la République et s’en
arrêter là. Cependant, nous espérons un jour, au niveau de l’OFNAC,
faire en sorte que les dossiers qui font l’objet d’une enquête soit
suivis », a-t-il dit.
M. Mara,
ancien procureur spécial auprès de la Cour de Répression de
l’Enrichissement Illicite (CREI) répondait aux interpellations des
élèves officiers de la gendarmerie lors de l’atelier d’information sur
la corruption, organisé à l’Ecole nationale des officiers de la
gendarmerie par l’OFNAC.
Cette
rencontre entre dans le cadre de la quatrième édition de la quinzaine
nationale de lutte contre la corruption débutée le 17 décembre.
«Concernant
les rapports, l’OFNAC est indépendante du Procureur de la République,
comme ce dernier l’est aussi de notre organe. Une fois que nous
remettons les dossiers, l’OFNC est dessaisie et ne peut faire aucune
pression sur le Procureur», a précisé le Vice-président.
Il a
expliqué que dans d’autres pays, l’organe menant les enquêtes peut
suivre les dossiers jusqu’à leur terme comme au Nigéria, au Sierra Léone
ou encore au Kenya.
En Côte
d’Ivoire, il existe ’’la cogestion’’ entre l’organe qui est en charge
des enquêtes et les juridictions chargées de poursuivre les personnes
citées, a-t-il relevé.
Le vice-président a également soulevé les ’’difficultés’’ auxquelles l’OFNAC fait face.
Il y a un
manque de coopération entre l’OFNAC et la justice surtout sur le suivi
des dossiers, ce qui crée, dit-il, ’’un problème d’impunité’’.
Pour sa
part, la présidente de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a soutenu que
l’institution ’’ a un champ qui lui est délimité qu’elle ne peut pas
dépasser’’.
’’On
aurait voulu aller au-delà du fait de remettre juste des rapports. C’est
comme un goût d’inachevé. A l’avenir, les textes pourront nous donner
l’autorisation de suivre les dossiers que nous remettons au Procureur de
la République’’, a dit l’ancienne doyenne des Juges.
Selon
elle, cette rencontre est la troisième organisée par l’institution
chargée de lutter contre la corruption, après les deux ateliers
organisés à l’Ecole nationale d’administration (ENA) et au Centre de
formation judiciaire (CFJ).
«En 2016,
une étude faite par l’OFNAC avait révélé l’existence de la corruption
dans tous les secteurs d’activité tels que la Gendarmerie, la Police, la
Justice», a-t-elle rappelé.
«C’est pour cela que nous avons pensé, dans notre stratégie, qu’il fallait revenir ici discuter avec les élèves officiers en vue de parler avec eux des méfaits de la corruption et du rôle qu’ils doivent jouer pour combattre ce fléau», a-t-elle expliqué.