La soirée «Bombasse», les organisateurs mineurs et les gérants du «Cabana Club»
Le Tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé hier jeudi une singulière affaire d’outrage aux bonnes mœurs, qui fait suite à une soirée dansante érotique appelée «Bombasse». L’étrangeté de cette soirée «privée» est qu’elle est organisée par des mineurs, en collaboration avec les gérants de la boîte de nuit «Cabana Club». Une histoire de mœurs reconstituée à la barre.
La
barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar a servi de cadre à une
«reconstitution» d’une singulière soirée de danse érotique, organisée le
7 novembre dernier par une bande de mineurs, dans la boîte de nuit,
«Cabana Club», sise au quartier dakarois de la Patte d’Oie. Pour
accrocher plus de clients afin de renflouer les caisses de leur
association intitulée «Team Tfj», la bande de mineurs a choisi de dédier
cette soirée à la danse obscène «Bombasse», très prisée des jeunes. Une
co-production est actée entre les membres de la «Team Tfj» et les
responsables du «Cabana Club». Seulement, la soirée infiltrée par la
Police, finit en queue de poisson. Les co-organisateurs et des employés
de la boîte de nuit sont mis aux arrêts. Le dossier a été jugé hier
jeudi par le Tribunal des flagrants délits de Dakar.
Les
débats d’audience ont permis de savoir que la fameuse soirée a bien eu
lieu le 7 novembre dernier au «Cabana Club», sis à la Patte d’Oie. Tout
allait comme convenu et les organisateurs mineurs de l’évènement et
leurs partenaires de la boîte en question se frottaient déjà les mains.
De jeunes mélomanes avaient répondu présents, au point que certains
s’étaient massés aux abords de la boite de nuit. Malheureusement pour
eux, la Police qui avait eu vent de la soirée, a envoyé au charbon un
élément en civil. L’agent qui s’était invité jusque sur la piste de
dance va utiliser son téléphone portable pour immortaliser les jeunes
dansant du « Bombasse», aux fins de preuves, cette fameuse soirée
qualifiée d’outrage aux bonnes mœurs. Dans la vidéo placée sous scellés,
on voit les jeunes fêtards se laissant aller à ce style de danse
voluptueux : «bombasse», qui trouve ses origines en Jamaïque, sous
l’appellation de «Daggering». Les images montrent de jeunes filles
moulées dans des tenues aguicheuses, exhibées leurs atouts en maniant
prestement leur rein, tout en simulant des actes sexuels.
Après
avoir enregistré plusieurs scènes compromettantes, l’agent de police
appelle en renfort ses collègues. Il est sorti de son anonymat et somme
les organisateurs de mettre un terme à la soirée. Les issues
verrouillées, les policiers procèdent à l’interpellation du gérant du
night-club, du barman et de trois membres clés de la «Team Tfj», tous
conduits au poste police. Il sera retenu contre les responsables du
«Cabana Club» les griefs de corruption de mineurs et d’outrage à la
pudeur. Au cours des débats d’audience, les prévenus ont unanimement nié
les faits qui leur sont reprochés. Pour se tirer d’affaire, le gérant
du «Cabana Club», Ousmane Thiombane, dit qu’il ignorait le statut de
mineurs des organisateurs de la soirée. Dans la foulée, il a indexé le
chef du personnel de la boîte. A l’en croire, c’est celui-ci qui a
paraphé le contrat de partenariat avec la «Team Tfj», après avoir reçu
un acompte de 30 mille FCfa. Dans ce contrat, O. Thiombane révèle que
«70% des recettes devaient revenir à sa structure». Pour sa part,
l’étudient Fallou Guèye, 24 ans, et le tailleur Moussa Guèye, 23 ans,
tous deux membres de la «Team Tfj», ont confirmé la tenue de cette
soirée «bombasse». Mieux, ils révèlent avoir fixé l’entrée à la somme de
2 000 FCfa pour les garçons, alors que l’accès est libre pour les
filles.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République relève que le contrat de partenariat de coproduction a été signé par un mineur de 17 ans, F. Thiam. Il a requis 2 mois avec sursis contre les prévenus. Rendant son verdict, le tribunal a relaxé les prévenus.