Départ de Jotna, audience avec Macky : Sonko apporte des «clarifications » sur le cas Boubacar Camara
Après la sortie du président de la coalition Jotna, Bruno d’Erneville, sur la démission de Boubacar Camara et son audience avec le président de la République Macky Sall, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, est monté au créneau pour apporter des «clarifications» sur la démission de leur ex-allié.
Dans un texte
sur sa page Facebook intitulé «Clarifications», M. Sonko est revenu en
détail sur le départ de M. Camara et son audience avec Macky Sall.
Voici l’intégralité de son post.
CLARIFICATIONS : Acte
1 : Monsieur Boubacar Camara est un grand frère que j’ai découvert à la
veille de l’élection présidentielle de février 2019. Ils furent, Atépa
Goudiaby et lui, les seuls candidats, sur les 27 empêchés par le
parrainage, à avoir accepté de soutenir ma candidature.
Durant
cette élection, monsieur Boubacar Camara s’est investi sans réserve,
avec beaucoup d’envie et de loyauté, aussi bien financièrement que sur
les plateaux de télévision, sans oublier sa présence sur le terrain,
particulièrement à Dakar et à Fatick. Il aura été d’un apport
inestimable pour nous. Nous l’en remercions profondément et lui
témoignons la gratitude de tout notre parti et de la coalition
SONKO-Président.
Acte 2 : Après
l’élection présidentielle, nous avons gardé une proximité avec monsieur
Boubacar Camara, matérialisée par la commune appartenance à la nouvelle
coalition dénommée JOTNA, mais surtout par les excellentes relations
personnelles faites de transparence, de loyauté et d’estime mutuelle.
C’est
en vertu de cette relation qualitative que, le 11 octobre 2020,
monsieur Boubacar Camara m’a appelé dans la matinée, pour m’informer da
sa décision de répondre favorablement à la proposition de rencontre
formulée à son endroit par monsieur Macky Sall. C’est pour les mêmes
raisons qu’il m’a rappelé le soir du même jour pour me faire le
compte-rendu de cet entretien que je n’étalerai pas ici.
Rien
ne l’obligeait à agir ainsi, d’autant que nous savons qu’il n’est pas
le seul de nos « partenaires » à avoir été reçu. Certes, nous appartenons à
une même coalition, mais chaque entité y garde une relative
indépendance de choix et d’action.
Je le remercie pour la courtoisie et la transparence.
Acte
3 : C’est enfin en vertu de ces mêmes principes que monsieur Boubacar
Camara m’a appelé, il y a quelques jours, pour m’informer de la décision
que les instances de sa formation, tenant compte de la reconfiguration
du champ politique, avaient prise de mettre sur pied un nouveau pôle. Il
m’a très longuement entretenu des raisons profondes de ce choix alors
que, une fois de plus, il n’y était absolument pas tenu. Nous en avons
pris acte et lui avons souhaité bonne chance.
Pour
tout cela, je tiens à clarifier qu’il n’y a pas l’ombre d’une fissure
ou d’une incompréhension entre monsieur Boubacar Camara et moi. Il ne
s’agit ni d’une déchirure, ni d’une rupture, mais simplement d’options
indépendantes, qui traduisent des lectures que chacun se fait de la
situation du moment.
Nous ne serons pas de ceux pour qui l’on est bon tant qu’on est avec nous et mauvais dès qu’on se sépare.
Quant
à ses relations avec la coalition JOTNA, je ne peux en répondre, car
Pastef n’en est qu’une organisation membre parmi des dizaines et n’en
assume pas la direction.
Nous n’entretiendrons aucune spéculation sur les soubassements et les projections politiques des uns et des autres.
Enfin,
on m’a prêté des propos sur l’entrée au gouvernement de certaines
formations politiques. Je tiens à préciser qu’il n’en est absolument
rien. Je ne me suis et ne me prononcerai jamais sur ce sujet qui ne
relève pas d’un intérêt quelconque pour nous. Nous ne serons pas le
combustible qui va alimenter le contre-feu allumé pour détourner le
débat sur les vrais problèmes du Sénégal que sont les inondations
(rendez-vous dans 10 mois), les jeunes qui périssent en mer, les
spoliations foncières, la gestion de la COVID-19, les scandales sur
l’immobilier d’État, les rapports étouffés des corps de contrôle, le
bradage de nos ressources naturelles, le plan d’ajustement structurel,
le chômage et la pauvreté endémiques, la dette exponentielle, les
licences de pêche, les gros chantiers bidons et j’en passe.
Nous
respectons la liberté constitutionnelle et légale au choix politique de
chacun et laissons le peuple averti en apprécier le caractère moral et
éthique.
Personne ne nous prendra au jeu machiavélique des combines politiques.
Notre credo demeure :
– Massification du parti
– Vulgarisation de notre programme
– Animation du débat public sur les vrais enjeux de gouvernance
– Actions citoyennes.