Afflux des migrants aux Iles Canaries – VAGUE DÉFERLANTE : 228 arrivées en 2 jours : Les centres de rétention débordés
L’on dirait une course de pirogues. Les services espagnols de
l’immigration ne peuvent plus compter les arrivées. Près de 2 000
clandestins en moins de 10 jours. Entre dimanche et hier, des
embarcations en provenance de Mbour ont été accueillies avec un cadavre à
bord.
Pas un jour sans qu’une pirogue
n’accoste sur les côtes espagnoles. Et peut-être aussi pas un jour sans
cadavre. Cette vague d’émigration notée ces derniers temps ressemble à
une grosse fuite d’eau qui refuse de s’arrêter. En effet, Le Quotidien a
appris que rien que la semaine dernière, 1 541 clandestins subsahariens
et maghrébins ont été accueillis par les garde-côtes espagnols, parmi
lesquels beaucoup de Sénégalais. Et tout s’accélère à un rythme
incroyable qui dépasse aussi bien les autorités sénégalaises
qu’espagnoles, car les pirogues se suivent comme dans une course
effrénée. Et entre le samedi 31 octobre et le dimanche 1er novembre, 200
clandestins sont retenus au port d’Arguineguin, au sud de l’île de Gran
Canaria. Et dans la nuit du 2 au 3 novembre, ce sont 170 migrants, tous
des Sénégalais, qui ont été accueillis dans les Iles canaries, au
sud-ouest du Maroc. Ils viennent, selon les services espagnols de
contrôle des frontières, de Mbour, Saint-Louis et Louga.
Mbour, un «cluster» de clandestins
Cette
embarcation a d’ailleurs pris départ à Mbour, devenue un «cluster» pour
cette épidémie d’émigration clandestine. Et voilà qu’une autre pirogue
de 40 Subsahariens a accosté hier, aux environs de 23 heures, en
provenance de la Mauritanie avec à son bord 1 cadavre et interceptée par
les sauveteurs maritimes espagnols. Puis le même jour, une énième
embarcation de 58 passagers clandestins sénégalais avec à bord 1 autre
cadavre identifié comme un Sénégalais du nom de Moussa Ndiaye. Les
services de l’immigration espagnole ont effectué des prélèvements pour
déterminer les causes de sa mort. Pour l’heure, c’est la thèse du
diabète qui est avancée. En attendant les résultats de l’enquête ouverte
par les autorités d’Arguineguin. Et puisque l’un des passagers soutient
être un frère du défunt, des prélèvements sanguins ont été faits pour y
voir plus clair. Les centres de rétention sont déjà débordés et nombre
de ces clandestins ont été libérés et confiés à des organisations
humanitaires.