Turquie: Erdogan menace directement les Européens d’ouvrir les vannes aux réfugiés

Turquie: Erdogan menace directement les Européens d’ouvrir les vannes aux réfugiés
Patrouille de policiers grecs le 28 février le long de la frontière turque, pour empêcher le passage de réfugiés ou migrants en provenance de Turquie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé ce samedi de laisser les portes de l’Europe ouvertes aux migrants et réfugiés accueillis sur le sol turc, réveillant chez ses voisins européens le spectre de la crise migratoire de 2015.

C’était la première fois que le président turc s’exprimait depuis l’attaque de jeudi qui s’est soldée par la mort de plus de trente soldats turcs dans des frappes du régime de Damas auquel la Russie est alliée, précise notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer. La Turquie réclame le soutien de la communauté internationale face à la Russie et à la Syrie alors qu’elle a essuyé ses plus lourdes pertes depuis le début de son intervention en Syrie en 2016. Pour faire pression sur l’Union européenne et sur l’Otan, Recep Tayyip Erdogan brandit la menace d’un nouveau flux de migrants vers l’Europe. Il s’agit de semer la panique dans les capitales occidentales.

« Nous n’allons pas fermer les portes », a annoncé le président turc, affirmant que 18 000 migrants avaient déjà franchi les frontières depuis ce vendredi. De fait, les autorités turques laissent les réfugiés syriens et les migrants irréguliers monter dans des cars à destination d’Edirne, pour la frontière terrestre, ou d’Izmir et Çanakkale, pour la frontière maritime. Plusieurs sources concordantes affirment par ailleurs que les policiers, les gendarmes, les douaniers et les garde-côtes turcs ont reçu l’ordre de fermer les yeux sur les activités des passeurs et donc sur ces centaines de personnes qui affluent aux portes de l’Europe.

Des milliers de migrants, notamment des Afghans, des Irakiens et des Syriens, ont passé la nuit à la frontière, rapportent encore des correspondants de l’AFP, se regroupant autour de braseros de fortune à proximité du poste-frontière turc de Pazarkule. Athènes indique de son côté avoir empêché 4.000 migrants venant de Turquie d’entrer « illégalement » en Grèce.

Rappelons que la Turquie a conclu en mai 2016 avec l’Union européenne un pacte visant à réduire le passage de migrants notamment vers la Grèce.

Thierno

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