[ÉDITO DU JOUR] Relance de l’économie : Le coup de pouce inattendu
Le gouvernement a pensé la relance de
l’économie nationale avec la tenue d’un conseil présidentiel sur la
question. Le khalife général des mourides l’a actée, en décidant du
maintien de l’une des activités économico-religieuses les plus
importantes de l’année en termes de retombées. Une décision à la fois
courageuse et salvatrice, là où la tenue d’un rassemblement de plusieurs
millions de personnes, dans un contexte de crise, a fait douter plus
d’un.
Le
magal de Touba aura donc été l’élément moteur devant donner un souffle
de vie à une économie moribonde et très éprouvée par près de six mois de
léthargie due aux restrictions liées à la Covid-19. Il est évident que
faire l’économie d’un tel évènement, aurait fait de l’année 2020, une
année morte au plan économique eu égard au bilan déjà lourd au plan
sanitaire, même si notre pays est mieux loti comparé à d’autres au
regard des effets de la crise sanitaire. Et tant mieux si le contexte du
magal a coïncidé avec la baisse drastique des cas de contaminations au
nouveau coronavirus, lesquelles ont motivé l’annulation de la
célébration de nombre d’événements dont le Kazu rajab, le magal des 2
rakkas de Saint-Louis et certains départs pour la Korité.
Six
mois après, la Covid-19 est toujours là et depuis lors tous les États
ont appris à vivre avec comme l’a recommandé le chef de l’État
sénégalais. La sagesse du khalife de Touba de tenir la célébration du
grand magal, dans un contexte de crise sanitaire planétaire, est donc à
saluer. En plus du courage d’avoir choisi de défier le coronavirus qui
bloque tout ou presque, le sens de la responsabilité aura surtout
prévalu et sur toute la ligne. En attestent les appels incessants au
respect des mesures édictées par les autorités sanitaires et pour lequel
le Khalife lui-même a donné l’exemple en mettant en avant son image et
sa personne. Il aura été ainsi un grand relais communautaire dans la
croisade contre la Covid-19. Et ce n’est pas tout : en maintenant la
célébration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, Serigne Mountakha
a sauvé un pan de l’économie nationale. Il sans doute pensé à tous ces
transporteurs, à ces éleveurs, ces commerçants, petits et gros
détaillants qui ont vu leurs activités renaître grâce au magal de Touba.
Il a boosté la consommation et mobilité entre régions. Sans mentionner
tous ces fidèles qui voient leur foi revigorée de n’avoir pas été déçus
par le patriarche de Touba.
En
somme, après la réouverture des lieux de culte, des marchés et des
transports, il n’était plus concevable aussi bien sur le plan économique
que sur le plan religieux, de s’enfoncer dans une léthargie consistant à
laisser la Covid dicter sa loi. Il suffit d’imaginer ce que l’économie
nationale a gagné avec la tenue d’un tel évènement, pour mesurer la
portée de la décision du khalife de Touba qui devrait inspirer tout un
chacun, a fortiori les porteurs de voix. Ne pas comprendre la teneur de
ces enjeux, c’est être en retard sur son époque.