Coronavirus : L’état-major de l’armée américaine en quarantaine
Les chefs de l’US Navy, de l’armée de Terre, de l’US Air Force, de la NSA et des Forces Spéciales notamment sont à l’isolement
La
plus puissante armée du monde est en train de trouver plus fort
qu’elle. Le coronavirus fait mettre actuellement un genou à terre à
l’appareil de sécurité nationale des Etats-Unis. Avec le commandant en chef, Donald Trump, malade du Covid-19 et les principaux responsables militaires du pays à l’isolement, la pandémie met les Etats-Unis sous pression.
Une réunion le 27 septembre pose problème
Au lendemain du retour théâtral de Donald Trump à
la Maison-Blanche, l’ensemble de l’état-major américain s’est mis en
quarantaine mardi après des réunions avec le numéro deux des
Garde-Côtes, qui a été testé positif au coronavirus. L’amiral Charles
Ray avait participé le 27 septembre à une réunion à la Maison-Blanche en
l’honneur des familles de médaillés américains.
Outre le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, tous
les plus haut gradés américains sont concernés par la mesure : le numéro
deux de l’état-major, les chefs de l’US Navy, l’armée de Terre, l’US
Air Force, la Space Force, la Garde Nationale, l’agence de renseignement
militaire NSA et
celui des Forces Spéciales, selon un responsable du Pentagone ayant
requis l’anonymat. Le ministre de la Défense Mark Esper, qui effectuait
la semaine dernière une tournée au Maghreb, n’est par contre pas en
quarantaine.
Une opportunité par la Chine et la Russie ?
Face à cette situation, l’état-major tente de rassurer. Le Pentagone a
ainsi assuré que le fait que les plus haut gradés travaillent depuis
leur résidence n’avait « pas d’impact sur le niveau de préparation ou
les capacités opérationnelles de l’armée américaine ». Mais plusieurs
voix se sont élevées pour souligner que les adversaires des Etats-unis
pourraient profiter de la situation. « La Chine pourrait
décider maintenant de faire quelque chose à Hong Kong, ou en mer de
Chine méridionale, pendant que Trump se concentre sur sa santé », a
ainsi indiqué l’ancien chef de la CIA John Brennan. « La Russie pourrait
faire quelque chose en Biélorussie ou dans un autre pays », a-t-il
ajouté.
Toutefois, pour d’autres experts, ces pays pourraient hésiter à créer un incident. Une provocation « pourrait donner à Trump l’occasion d’être présidentiel, d’être le commandant en chef, et renforcer sa popularité auprès du peuple américain », a indiqué au Washington Post Stephen Hadley, qui fut conseiller à la Sécurité nationale de George W. Bush. « Je pense que c’est probablement ce que pense la Chine, je pense que c’est même ce que pense Poutine, et je pense que c’est vrai pour les Iraniens », a-t-il poursuivi. Tous ces pays « vont probablement faire le gros dos et attendre de voir qui est élu » le 3 novembre, a-t-il conclu.