Brexit : Boris Johnson prêt « à passer à autre chose » sans accord mi-octobre
Au début d’une semaine clé pour les négociations, le premier ministre britannique met la pression sur l’Union européenne dans un discours qu’il doit prononcer ce lundi.
La
mi-octobre représente la dernière échéance pour conclure avec l’Union
européenne (UE) un accord post-Brexit, selon le premier ministre
britannique Boris Johnson, qui avant l’ouverture à Londres cette semaine
de la huitième session de négociations répète que le Royaume-Uni ne
transigera pas sur son indépendance.
« Nous
entrons maintenant dans la phase finale de nos négociations avec l’UE »,
doit déclarer lundi 7 septembre, selon Downing Street, le chef du
gouvernement conservateur, faisant monter la pression avant la reprise
des discussions mardi.
Le Royaume-Uni a
formellement quitté l’UE le 31 janvier, près de quatre ans après un
référendum historique marquant la fin de presque cinquante ans
d’appartenance à l’Union européenne. Mais il reste régi par la
réglementation européenne jusqu’à la fin de l’année, tandis que les deux
parties tentent de conclure un accord de libre-échange.
L’échéance du 15 octobre
«
L’UE a été très claire au sujet du calendrier. Moi aussi. Il doit y
avoir un accord avec nos amis européens d’ici au Conseil européen le 15
octobre pour qu’il entre en vigueur d’ici à la fin de l’année », à la
fin de la période de transition après le Brexit, souligne Boris Johnson.
«
Ça n’a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà,
estime-t-il. Si nous n’arrivons pas à nous accorder d’ici là, je ne vois
pas d’accord de libre-échange entre nous. Nous devrons l’accepter et
passer à autre chose. »
« Nous aurions un
accord commercial avec l’UE comme celui de l’Australie », largement
moins vaste, ce qui représenterait selon lui « une bonne issue pour le
Royaume-Uni », qui prépare ses infrastructures douanières et portuaires à
un tel scénario.
Sans accord, un retour aux règles de l’OMC
«
Nous aurons la liberté de conclure des accords commerciaux avec tous
les pays du monde. Et nous prospérerons sacrément », avance-t-il. Mais «
un accord peut toujours être trouvé (…) Nous continuerons à travailler
dur en septembre pour l’atteindre », poursuit-il.
Les
négociations buttent notamment sur la pêche et les conditions de
concurrence équitable. « Même à ce stade tardif, si l’UE est prête à
repenser sa position (…) j’en serais ravi », conclut Boris Johnson,
avertissant que le Royaume-Uni ne fera pas de compromis « sur les
fondamentaux ».
Faute d’accord avant le 31
décembre, les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers
poussés, s’appliqueraient. De quoi affaiblir encore des économies déjà
frappées de plein fouet par la pandémie.