Dr Alioune Sarr : « Le Cng m’a coûté énormément de mésaventure… »

Dr Alioune Sarr : « Le Cng m’a coûté énormément de mésaventure… »

Connu pour son franc-parler, le président du Comité national de gestion de la lutte, le docteur Alioune Sarr, a passé au scanner ce lundi tous les problèmes. De la violence au titre de Roi des arènes en passant par les rumeurs de bouderies de Yékini, Gaston Mbengue et Aziz Ndiaye.

« Pour certains, la lutte avec frappe ne se porte pas bien. Tout simplement parce que les soi-disant champions ne luttent pas. Force est de constater que tous les week-ends, il y a des combats de lutte avec frappe. Encore plus pour ce qui est de la lutte sans frappe. La première réunion du Comité directeur de cette saison se tiendra le 29 février, au niveau de l’Arène nationale. La deuxième réunion est prévue pour le 25 avril. Le drapeau du chef de l’Etat, du 5 au 7 juin à Kaolack. En principe, le tournoi de la CEDEAO devrait se tenir du 26 au 28 juin. Nous attendons la réaction de la branche sportive de l’instance régionale. La troisième réunion du Comité directeur aura lieu à l’Arène nationale au 25 juillet. L’Assemblée générale d’informations est prévue au 8 août. Tandis que la Nuit de la lutte est programmée au 22 août à Dakar. Au niveau international, les championnats d’Afrique se sont déroulés à Alger du 4 au 9 février. En début du mois de mars, il y aura le tournoi qualificatif aux JO pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir été champion à Alger. »

« Est-ce les moyens suivent par rapport à la politique du CNG ? »

« Peut-être qu’il faut faire une analyse beaucoup plus poussée. Quelle est la mission du Comité national ? C’est de redimensionner la lutte sur toutes ces formes. Est-ce que les moyens suivent par rapport à la politique ? C’est là le grand débat. Combien de fois, dans des échanges, en privé ou en public, j’ai posé le problème de moyens qui devraient accompagner la lutte et qui ne sont pas là – si on exclut le Drapeau du chef de l’État qui, depuis les premières années du président Macky Sall, avait une infime somme pour l’accompagner. Aujourd’hui, la subvention tourne autour de 40 millions sur un budget prévisionnel de 60 millions. »

« Yékini est toujours au CNG »

« J’ai un seul défaut. Je refuse de lire dans la pensée des gens. On m’a appris, par mon éducation et de mon métier, d’avoir le sens de l’écoute, d’interroger, de comprendre avant d’agir. Et c’est la même réponse pour le cas de Bombardier. Le CNG a certainement besoin de « lifting ». Vous êtes surpris et quelqu’un l’a dit – Tyson est là ! Yékini, en principe, est toujours au CNG. De même que Gaston (Mbengue) et Aziz Ndiaye. (…) Je n’ai de problème avec personne. Mais j’ai mon franc-parler et ma façon de faire, de manager. Ceux qui appartiennent à mon équipe doivent respecter les conditions travail. Mais jusqu’au moment où je vous parle, en aucun moment, Yakhya Diop n’a montré des signes d’indiscipline ou de quoi que ce soit à l’égard de la structure. Je ne suis pas au courant de problème personnel qu’il aurait avec les membres. Nous sommes assez responsables et nous avons de la hauteur pour comprendre que quand on est dans un groupe, l’intérêt général passe avant les intérêts personnels. »

« La liberté ne rime pas avec le mauvais comportement »

« Nous avons constaté tristement, il y’a deux semaines, un comportement que l’on pensait avoir fait disparaitre du milieu de la lutte. Les gens pensent que la première agression est physique. Je dirais non, elle est surtout comportementale. La dernière fois, à l’Arène nationale, un accompagnant a versé un produit à un lutteur. S’en est suivi ce que nous avons tristement constaté. Je tiens à préciser que ce comportement repose le problème de la gestion des structures de base que nous appelons écuries et écoles de lutte. Ce qui est certain, c’est que le comportement de ce garçon a été bien muri dans sa structure. La réaction du lutteur, une réaction naturelle mais non acceptée, ne doit pas se faire. Dans des zones dites civilisées ou organisées, ce sont les structures ou les responsables qui doivent prendre des mesures. Et je tiens à dire solennellement à toutes les formations que le CGN ne reculera devant rien pour assainir ce milieu de la lutte. Tant que nous serons là. Il est triste de constater au Sénégal une régression du comportement. Les valeurs ne sont pas propres à la lutte. Nous avons un problème. Et tout un chacun de nous est interpellé. Il y a quelques années, j’ai soulevé la formation des jeunes. Et on m’a figé en me disant de quoi je me mêle. La liberté ne rime pas avec le mauvais comportement. La société a des règles. Il faut savoir sanctionner positivement comme négativement. Il faut avoir le courage d’aller au fond et à tous les niveaux. »

« On va organiser le tournoi pour désigner le Roi des arènes si… »

« Le Comité national que je dirige n’a jamais reconnu un Roi. Parce que, pour nous, pour être le meilleur, il faut participer à un tournoi. Le Comité m’a coûté énormément de mésaventures de certains lutteurs. Depuis plus de 15 à 20 ans, que Gaston Mbengue a installé le premier roi. Il faut revenir à l’orthodoxie des choses. En football et en basket, il y a un championnat. Par contre, en lutte, il n’y en a pas. Mais est-ce que celui qui a battu tout le monde est meilleur que tout le monde ? Je ne le crois pas. Que les lutteurs aient le courage de se retrouver dans des tournois annuels. Pour qu’on puisse, à l’arrivée, désigner un Roi. D’ailleurs, c’est difficile de devenir le meilleur. Car pour cela, il faudra battre tous les lutteurs. Si tous les champions sont d’accord, on organisera le tournoi. Mais au premier tour, ils ne gagneront pas des centaines de millions. Que ce soit clair. »

« Gaston Mbengue a reconnu sa part de responsabilité »

« Il faut que les gens soient raisonnables. Dans une émission, Gaston Mbengue a reconnu sa part de responsabilité dans ce problème. Je prie que les lutteurs gagnent beaucoup d’argent. Mais à un moment, il y a une concurrence que j’appellerais déloyale entre trois à quatre promoteurs qui ont flambé les prix. Ce n’était pas réel et aujourd’hui, la réalité est là. La deuxième chose est le comportement violent du milieu. Rares sont ceux qui veulent mettre leur main dans des choses non acceptables. Combien de fois j’ai interpellé les animateurs de télévision qui, lors des face-à-face, demandaient aux lutteurs de chauffer. Pensez-vous normal que, pour vendre son combat, qu’on parle d’ambulance de morgue ? Le sport est une école. On y apprend le sens de la responsabilité. Il faut que les discours et les comportements changent. Même la façon de s’habiller pose un problème. »

Thierno

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Si vous souhaitez recevoir votre revue de presse par email chaque matin, abonnez ici !