Elle avait raconté son viol dans un documentaire Netflix, Daisy Coleman s’est suicidée
Sa mère a annoncé la tragique nouvelle sur Facebook. “Ma fille Catherine Daisy Coleman s’est donné la mort cette nuit. Si vous lisez des messages qui vous paraissent fous, c’est parce que j’ai appelé la police pour prendre de ses nouvelles. Elle était ma meilleure amie et une fille formidable. Je pense qu’elle voulait faire croire que je peux vivre sans elle, mais je ne peux pas. J’aurais aimé lui enlever la douleur ! Elle ne s’est jamais remise de ce que ces garçons lui ont fait, et c’est complètement injuste. Ma petite fille est partie”, a-t-elle écrit.
Violée puis harcelée
Daisy Coleman avait été violée lors d’une fête en 2012 à Maryville dans le Missouri. Le viol avait été filmé sur un téléphone et l’adolescente de 14 ans avait été laissée dehors dans le froid, vêtue d’un t-shirt. Elle a témoigné en 2016 dans un long-métrage sur Netflix intitulé “Audrie et Daisy”, Audrie étant une autre jeune femme qui a mis fin à ses jours après son viol.
Dans le documentaire, Daisy avait raconté qu’elle avait été harcelée, ainsi que sa famille, après avoir porté plainte contre son agresseur présumé, Matthew Barnett, petit-fils d’un ancien membre du Parti Républicain. Le jeune homme a été arrêté, accusé d’agression sexuelle. Les charges ont été abandonnées, mais il a finalement été condamné à quatre mois de prison, transformés en deux ans de probation et 1.800 dollars de dommages et intérêts pour Daisy Coleman.
Les personnes victimes d’une agression sexuelle ont dix fois plus de risques de faire une tentative de suicide que celles qui n’en ont pas subiSafeBAE
Souffrant depuis plusieurs années de dépression, Daisy Coleman avait fondé SafeBAE, une association œuvrant pour les victimes de viols et d’agressions sexuelles au collège et au lycée. “Elle s’est battue plus longtemps et plus durement que nous ne le saurons jamais. Nous voulons rester attentifs à tous les jeunes qui l’ont admirée. Sachez avant tout, qu’elle a fait ce travail pour vous. Nous savons que les personnes victimes d’une agression sexuelle ont dix fois plus de risques de faire une tentative de suicide que celles qui n’en ont pas subi. C’est pourquoi nous continuerons de nous dévouer à ce travail, son héritage. Il ne fait aucun doute que c’est ce qu’elle aurait souhaité”, peut-on lire dans un communiqué de son organisme.