CPI: la demande de retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo toujours à l’étude
Acquittés de crimes contre l’humanité en janvier 2019, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne sont pas tout à fait libres. S’ils peuvent désormais quitter les villes où ils résident, l’ancien président ivoirien et l’ex-chef des Jeunes patriotes doivent encore passer par le greffe de la CPI s’ils souhaitent rejoindre un autre pays, dont la Côte d’Ivoire.
Au lendemain de
la décision allégeant les conditions imposées aux deux Ivoiriens et
rendue le 28 mai, Laurent Gbagbo adressait une requête au greffe de la
CPI, disant vouloir se rendre en Côte d’Ivoire. Sur ordonnance des
juges, c’est au greffier de négocier les conditions d’un tel retour de
l’ex-président dans son pays, ou tout déplacement hors de la Belgique où
il réside aujourd’hui.
Du côté de la CPI, on
confirme que cette requête a bien été adressée et transmise aux
autorités ivoiriennes. Une autre source précise que la demande a été
transmise le 10 juin, depuis trois semaines, mais que jusqu’ici les
autorités ivoiriennes n’ont ni confirmé ni accusé réception de la
demande.
Lors d’une audience à La Haye en
février, les avocats de la Côte d’Ivoire s’étaient opposés à son retour,
disant craindre une déstabilisation du pays. Ils ajoutaient que Laurent
Gbagbo pourrait intimider les témoins, ou prendre la fuite, avant que
ne soit prononcée la clôture définitive du dossier devant la Cour.
La
semaine dernière, l’accusation a défendu sa demande en appel de
l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. La décision n’est
pas attendue avant plusieurs semaines. Certains observateurs à La Haye
estiment qu’elle ne sera pas rendue avant l’élection présidentielle de
fin octobre.