Filière anacarde : La DER/FJ et ses partenaires lancent la campagne de commercialisation 2020
(Ziguinchor-envoyé spécial) – La région de Ziguinchor a reçu, ce jeudi 25 juin, la visite du Délégué général à l’Entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), Papa Amadou Sarr, accompagné du ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Pr Moussa Baldé, du ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, Mme Aminata Assome Diatta, des Directeurs généraux du Cosec, de la BNDE, de la Banque agricole du Sénégal, du Crédit mutuel du Sénégal (CMS), du PAMECAS, entre autres. Une visite au cours de laquelle la DER/FJ et ses partenaires techniques et financiers, accompagné notamment par le Gouverneur de Ziguinchor et le président du Cadre de concertation de la filière anacarde de Ziguinchor, Siaka Diallo, ont lancé la campagne de commercialisation de l’anacarde pour l’année 2020. La cérémonie de lancement a eu lieu au port de commerce de Ziguinchor où Papa Amadou Sarr et sa délégation ont assisté au départ des premiers conteneurs d’anacardes.
Une enveloppe de 12 milliards de francs Cfa mobilisée par la DER
Pour
cette présente campagne, la DER/FJ a eu à mobiliser une enveloppe de 12
milliards de francs Cfa, avec la BNDE, le CMS, le Pamecas et la Banque
agricole du Sénégal. Ce qui constitue une satisfaction pour le Délégué
général. «Au jour d’aujourd’hui, je peux dire que nous sommes très
satisfaits car à date, nous avons déjà injecté 12 milliards de francs
Cfa avec 3 milliards de la DER, 3 milliards 500 millions de la BNDE, 2
milliards 400 millions de la Banque agricole du Sénégal, 2 milliards 900
millions de CMS et 1 milliard 200 millions de PAMECAS. Cela montre
pourquoi nous avons eu à accompagner cette vision du Chef de l’État, le
Président Macky Sall qui nous a demandé d’accompagner les producteurs,
transformateurs et exportateurs d’anacarde, à la demande du Gouverneur
qui a insisté, qui connaît les enjeux liés à l’anacarde et à
l’exportation et à la transformation de ce produit», a lancé Papa Amadou
Sarr.
Il ajoute : «Donc, au-delà de l’exportation qui démarre aujourd’hui avec le bateau Djilor qui a été affrété par Cosama avec l’aide du Cosec, nous sommes heureux aussi de dire que nous avons financé les transformateurs, qui transforment la noix d’anacarde ici pour produire de la valeur ajouté. Et au-delà, nous voulons investir, dans les deux années à venir, des unités de transformation moderne et industrielle pour que 50% de la production qui étaient exportés en Indonésie, en Inde et autres, puissent être transformés ici pour plusieurs valeurs ajoutées et plus d’emplois pour la région».
Une première dans l’histoire du Sénégal
Selon
son Délégué général, cette campagne 2020 est une première «si on la
compare» avec les chiffres de l’année écoulée qui, selon Papa Amadou
Sarr, tournaient autour de 2 à 3 milliards de francs Cfa seulement avec
toutes les banques confondues. Elle est aussi une première du fait que
la DER/FJ a financé des transformateurs de la noix de cajou ainsi que
les producteurs et les collecteurs dans les trois régions naturelles de
la Casamance, à savoir : Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
Cette
campagne de commercialisation est également une première dans la mesure
où la DER/FJ a pu faire venir les ministres de l’Agriculture et du
Commerce pour prendre part à la cérémonie de lancement ici à Ziguinchor.
A
travers la filière anacarde, Papa Amadou Sarr signale que l’objectif de
sa délégation est de faire de sorte que la transformation de l’anacarde
puisse créer «beaucoup plus de valeur ajoutée et faire rentrer beaucoup
plus de devise au Sénégal et y créer beaucoup plus d’emplois, notamment
dans la Casamance». C’est pourquoi, dit-il, la DER/FJ s’est engagée
auprès des producteurs, transformateurs et collecteurs d’anacardes avec
ces 12 milliards de francs pour aller à plus de 70 000 tonnes cette
année. Et l’objectif, selon lui, est d’aller à 100 000 tonnes «si tout
va bien» mais également doubler cette enveloppe à l’année prochaine.
Rencontre avec les acteurs à la base
Au cours de cette première journée dans le Sud du pays, le Délégué général de la DER/FJ a aussi visité, tout à tour, l’usine de transformation de noix d’acajou de Élimane Dramé à Ziguinchor, des magasins de stockage d’anacarde financés par la DER et accompagnés par les banques, et l’unité de fabrique d’aliment de porc sise à Tilène Kadior (Ziguichor). Il a rencontré les acteurs de la filière anacarde de la région, à savoir : les producteurs, les commerçants exportateurs et transformateurs, avec à leur tête le président du Cadre de concertation de Ziguinchor, Siaka Diallo. Il a longuement échangé avec eux sur les enjeux et les avantages de la filière.
Un financement de plus d’un milliard est en discussion pour aider une usine de transformation
Pour
cette usine de transformation, Papa Amadou Sarr a renseigné que la
DER/FJ est en discussion avec Élimane Dramé, son propriétaire et le CMS
pour un débloquer 1 milliard 200 millions de francs Cfa. Ce, afin de
«l’aider» à équiper son usine et transformer l’anacarde.
Le transport maritime, «un levier important»
La
ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, pour sa
part, a relevé le rôle que joue le transport maritime dans la réussite
de la campagne de commercialisation de l’anacarde. Pour elle, avec
l’application de la mesure interdisant le transport de l’anacarde par la
voie terrestre, la voie maritime, depuis 2018, a pris le relais. Et
cela a permis de passer de 55 tonnes de noix exportées en 2017 à plus de
55 000 tonnes en 2019.
Aussi, Aminata Assome Diatta a soutenu que la
campagne de commercialisation de l’anacarde 2020 a noté une innovation
avec l’accompagne de la DER/FJ et de certaines banques. Lesquelles ont
accepté d’accompagner les acteurs pour financer la filière.
Le ministère de l’Agriculture entre en jeu
Ce n’est pas seulement le ministère du Commerce qui est impliqué dans la campagne de commercialisation de l’anacarde. Elle implique également celui de l’Agriculture et de l’Équipement rural car, c’est à ce dernier que revient la production. D’où la présence du ministre Moussa Baldé aux côtés de la DER/FJ. A ce titre, le ministre a annoncé qu’il a instruit ses services, notamment l’Isra (Institut sénégalais de recherche agricole) pour «essayer de travailler sur l’amélioration des variétés afin d’avoir une plus grande production». Pr Moussa Baldé a, par ailleurs, profité de l’occasion pour saluer «l’engagement et les efforts» de la DER/FJ pour son accompagnement au profit des acteurs mais aussi et surtout pour qu’ils puissent transformer le produit sur place.