À quelques jours d’intervalle, deux juges de la Cour suprême israélienne ont reçu des menaces à leurs domiciles privés. L’une des lettres envoyées contenaient des menaces de mort. La classe politique a dénoncé ces attaques qui réveillent le souvenir de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil

Dimanche matin, l’administration judiciaire avait annoncé qu’une des juges de la Cour suprême avait reçu à son domicile personnel une lettre de menace. Le courrier faisait référence à l’un des fils de la magistrate, tué dans un attentat, et contenait, selon la chaîne de télévision 13, « des menaces de mort claires ». Depuis, la même juge a reçu une autre lettre de menace et ce lundi, la boîte aux lettres d’un autre membre de la Cour suprême a été recouverte d’autocollants portant l’inscription « le sang juif n’est pas bon marché ».

Le service d’ordre de la Cour a porté plainte auprès de la police qui estime que les menaces sont liées. Les deux juges visés ont tous les deux siégé récemment dans une affaire au cours de laquelle la cour a refusé de détruire la maison de la famille d’un Palestinien ayant tué un Israélien. Mais dans son communiqué, l’administration judiciaire y voyait également « le résultat direct d’une incitation incontrôlée et continue contre le système judiciaire et ses juges ».

Dimanche matin, à l’ouverture du Conseil des ministres, Benyamin Netanyahu a condamné ces menaces et fait un parallèle avec sa situation, assurant avoir porté plainte trois fois ce mois-ci.

Mais le chef de l’opposition, Yair Lapid, accuse le Premier ministre d’être responsable de cette situation, dénonçant les campagnes d’ « incitation » qu’il mène contre le système judiciaire.  Un avis partagé par le journal Maariv qui écrit ce lundi 15 juin que le climat actuel rappelle celui de 1995 avant l’assassinat d’Yitzhak Rabin.