Mbour: Un collectif accuse l’État de spoliation de 52ha au bénéfice d’un privé étranger
vec cette situation de crise sanitaire
liée au Covid-19, certaines revendications se font sans tambour, ni
trompette. C’est le cas de la lutte engagée par le collectif de Guèréo.
Il lutte contre la spoliation de leurs 52 hectares, par l’État.
«Après
les problèmes de santé, le Président devra se pencher à bras le corps
aux problèmes de terre qui sont les plus urgents et les plus
potentiellement dangereux pour la paix sociale», soutient Samba Ndiaye,
membre du collectif de Ndoss.
En
effet, 220 personnes regroupées autour de ce collectif, luttent depuis
des années contre l’expropriation de leur terre par l’État.
Une
bataille est engagée afin de rendre non effective la procédure de
spoliation des 52 hectares, en témoigne d’ailleurs cette plainte déposée
devant la Chambre administrative de la Cour suprême et suivie par leur
conseil, Me Sarr.
«On
parle de rapaces privées qui pensent parce qu’ils ont de l’argent, ils
peuvent acheter n’importe quoi, n’importe où, n’importe qui. Qu’ils
peuvent même payer pour spolier des pauvres paysans qui sont sur leur
terre depuis des siècles. Pourquoi ? Parce qu’ils usent de la
corruption», peste Demba Ndiaye. Qui confie que, dans cette transaction,
de hautes autorités sont impliquées. Il demande ainsi au président de
la République, Macky Sall, d’opérer un choix entre un investisseur
étranger et sa population. Car, d’après ce collectif, la construction
d’un hôtel privé n’est pas plus importante que l’intérêt de la
population qui vit d’activités génératrices de revenus grâce à ses
terres.
Les espèces menacées
«Ce
qui nous préoccupe, ce n’est pas seulement le retrait de la terre aux
populations où à nous-même, mais de voir que la lagune de Somone est
menacée», assure, de son côté, Maha Balbaaki, membre du Collectif.
En
effet, la lagune de Somone renferme un écosystème unique. Ce site
classé est connu au niveau international de par son importance dans la
migration des oiseaux et si on n’y prend pas garde, la lagune de Somone
risque de disparaître prévient le collectif de Ndoss.
Hormis
son importance pour les oiseaux migratoires, elle permet aussi au
collectif des femmes de Guéréo de gagner leur vie dans la culture des
huîtres.
Cet
écosystème est actuellement menacé de mort par l’investisseur étranger
qui ambitionne de construire un réceptif hôtelier, sur l’autre rive.
En
effet, si l’environnement est secoué, les espèces vivant dans la
lagune, comme la plante aquatique, les sternes et toutes les autres
espèces qui y migrent sont menacées d’extinction.
«Si
aujourd’hui on sacrifie la lagune pour mettre un hôtel, cette lagune
avec certitude va disparaître. Cette petite lagune a un impact mondial.
Si demain, on construit de gros sites, elle va disparaître parce que les
oiseaux ne peuvent pas vivre dans un environnement hostile»,
dénoncent-ils.