Coronavirus: l’Inde sacrifie son droit du travail pour relancer l’économie

Coronavirus: l’Inde sacrifie son droit du travail pour relancer l’économie
Les chantiers reprennent progressivement après la levée de certains restrictions, comme ici à New Delhi le 11 mai 2020.

L’Inde prépare son déconfinement, prévu lundi prochain, et déjà les gouvernements régionaux annoncent des réformes majeures pour tenter de relancer l’économie : cinq États fédérés ont suspendu une grande partie du droit du travail en vigueur dans l’espoir que cela attirera davantage d’investissements, entre autres de Chine. Pour les syndicats, c’est une régression dangereuse.

De notre correspondant à New Delhi,

Alors que l’Inde a entamé un déconfinement progressif, dans l’État de l’Uttar Pradesh, qui est le plus peuplé du pays, le gouvernement régional a suspendu pour trois ans toutes les lois de protection de travailleurs, sauf quatre textes – ceux qui obligent, entre autres, l’employeur à payer les ouvriers régulièrement et lui interdisent de pratiquer l’esclavage.

Quatre autres États ont suivi dans ces traces : le Goujarat, poumon industriel du pays, le Madhya Pradesh, le Rajasthan et l’Himachal Pradesh. Tous, sauf un, sont dirigés par le parti de la droite nationaliste hindoue du Premier ministre. Au Goujarat, la journée de travail passera de 8 à 12 heures. Au Madhya Pradesh, les entreprises de moins de 40 salariés ne seront plus tenues de respecter les normes de sécurité industrielle, les nouvelles usines seront exemptées des règles basiques d’accès aux toilettes ou de congés payés, et enfin, elles n’auront plus besoin d’informer le ministère du Travail en cas d’accident du travail.

Thierno

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