En Guinée, le président Alpha Condé obtient une très large majorité parlementaire
La Commission électorale guinéenne a
annoncé mercredi soir que le Rassemblement du peuple de Guinée, parti
au pouvoir, avait remporté 79 sièges sur les 114 que compte l’Assemblée
nationale à l’issue des législatives du 22 mars. Les deux principaux
partis d’opposition avaient boycotté le scrutin.
En
Guinée, le parti du président Alpha Condé a remporté plus des deux
tiers des sièges lors des législatives du 22 mars, a annoncé mercredi
1er avril la commission électorale. Le pouvoir avait déjà proclamé la
semaine dernière la victoire du « oui » à plus de 90 % lors du référendum
organisé le même jour sur le projet de nouvelle Constitution proposée
par le chef de l’État, considérée par l’opposition comme un stratagème
pour se maintenir au pouvoir.
Le
Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti au pouvoir, a remporté
79 sièges sur les 114 que compte l’Assemblée nationale. Le parti d’Alpha
Condé a remporté 42 des 76 sièges mis en jeu sur des listes nationales
et 37 des 38 circonscriptions, selon un mode de scrutin mêlant vote à la
proportionnelle et scrutin uninominal à un tour.
Avec
cette large majorité, le président Alpha Condé aura les coudées
franches pour mener à bien ses projets. Il n’a pas dit s’il se porterait
candidat à un troisième mandat fin 2020 mais ses opposants n’en ont
aucun doute.
Boycott
En
l’absence des principaux partis de l’opposition, dont l’Union des
forces démocratiques de Guinée (UFDC) de l’ex-Premier ministre Cellou
Dalein Diallo, qui avaient décidé de boycotter les législatives et le
référendum, les 35 sièges restants se répartissent entre 24 petits
partis.
Le
projet prêté à Alpha Condé de briguer, à 82 ans, un troisième mandat
fin 2020 et la nouvelle Constitution qui doit l’y aider, selon
l’opposition, sont au cœur d’une crise politique qui a fait des dizaines
de morts depuis mi-octobre.
Les
opposants au chef de l’État ont rejeté le résultat annoncé du
référendum et réclamé une enquête sous l’égide des Nations unies sur les
violences attribuées aux forces de l’ordre. Les États-Unis, l’Union
européenne et la France ont quant à eux remis en question la crédibilité
du référendum et des législatives.
Ces
résultats sont annoncés alors que la Guinée est sous le régime de
l’état d’urgence, interdisant les rassemblements de plus de 20
personnes, assorti d’un couvre-feu, pour répondre à l’épidémie de
coronavirus.