«Népotisme et parachutage dans la gestion de la profession» : les notaires écrivent à Diomaye Faye et Ousmane Sonko
Des
notaires se dressent contre la chambre des notaires. Dans leur
manifeste rendu public ce lundi 17 mars, ils alertent sur «des pratiques
de népotisme, parachutage et parrainage» en cours, reprend L’AS.
«Le
notariat sénégalais a de tout temps été confronté à un problème d’accès
à la profession imposé par des personnes qui en assurent la gestion au
niveau de la Chambre des notaires», accusent-ils avant de poursuivre :
«Des
indépendances jusqu’en 2013, date du premier concours, l’accès ne s’est
fait que par le choix opéré par des titulaires de charges, soit sur des
membres de leur famille, soit sur des personnes qui leur étaient
soumises, au détriment des Sénégalais méritants, sans parrains.»
Ces pratiques persistent, regrettent-ils : «Dix
ans après le premier, le second concours a été organisé avec 30
personnes qui ont été déclarées admises dont 20 pour le concours direct
et 10 pour le concours professionnel. Sauf que depuis, 20 stagiaires
issus du même concours n’ont pas les mêmes dates d’inscription sur le
registre alors qu’ils ont réussi au même concours dû au retard
enregistré dans leur intégration dans les cabinets.»
«[…].
Fort de tout ceci, le notariat que l’on croyait avoir rompu avec ces
pratiques d’un autre âge [népotisme, parachutage, parrainage, etc],
continue toujours, à travers quelques-uns de ses membres, à vouloir
intégrer leurs protégés» dont «ceux qui ont échoué au premier
concours et qui ont refusé de se représenter à nouveau, estimant que
c’est leur droit d’être nommé directement du fait de leur ancienneté», tranchent ces professionnels. Qui insistent également sur le cas de «celles et ceux qui sont titulaires du diplôme supérieur [français], qui ne peut pas être considéré comme diplôme de référence.»
Il
urge, soutiennent les notaires, interpellant le régime en place, le
Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko
notamment, que «vous preniez en main le projet de loi portant statut
des Notaires pour y soustraire, avant adoption par l’Assemblée
nationale, toutes les voies d’accès projetées par une simple poignée de
notaires». D’autant que, arguent-ils, selon L’AS, «Monsieur le
président de la République et Monsieur le Premier ministre, vous avez
été une fois abusé à travers le décret numéro 2024-1181 par lequel vous
avez nommé une personne aux fonctions de notaire alors qu’elle ne
remplissait pas les conditions requises».