“N’interprétez pas, abrogez-la ! » : l’APR s’attaque à la loi d’amnistie de PASTEF
L’Alliance Pour la République (APR) a publié, le 17 mars 2025, une déclaration cinglante intitulée « N’interprétez pas, abrogez-la ! » pour dénoncer ce qu’elle considère comme une tentative du régime actuel de manipuler la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 sous la présidence de Macky Sall. Ce texte, qui couvrait « tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 » liés à des manifestations ou motivations politiques, avait permis de « pacifier l’espace politique et social » et d’organiser une élection présidentielle « paisible, ouverte et inclusive », selon l’APR.
Le parti de l’ancien président Sall rappelle que cette loi, bien que controversée, a favorisé une « sortie de crise » sans médiation internationale, démontrant « le génie sénégalais de ‘l’accord conciliant’ et du ‘compromis dynamique’ ». Cependant, l’APR accuse le gouvernement actuel, dirigé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, de vouloir instrumentaliser cette loi pour « masquer son incompétence et son incurie ». Alors que le Pastef avait promis une « abrogation pure et simple » de la loi d’amnistie en cas de majorité parlementaire, l’APR dénonce un revirement : « En lieu et place de l’abrogation, les députés de Pastef sortent de leur chapeau une proposition de loi interprétative aux relents anticonstitutionnels ».
Cette proposition, selon l’APR, viserait à « soustraire du champ de la Justice les responsables et militants de leur camp, auteurs de faits graves de violence entre 2021 et 2023 » tout en incriminant les Forces de défense et de sécurité (FDS), qui auraient « empêché le projet insurrectionnel du Pastef ». Si cette loi est votée, l’APR craint que « les policiers, gendarmes et militaires » ne fassent l’objet de « poursuites et de condamnations » par un régime animé par une « volonté de se venger des FDS ».
Face à cette situation, l’APR exige une abrogation totale de la loi d’amnistie pour que « les responsables [du Pastef], le Premier ministre en tête, puissent répondre de leurs actes insurrectionnels devant les cours et tribunaux ». Elle appelle également les Sénégalais à se « constituer en bouclier autour des FDS » et menace d’« user de toutes les voies légales et politiques » pour empêcher cette « proposition scélérate, inopportune et dangereuse » si elle venait à être adoptée. Par ailleurs, l’APR demande la « libération immédiate » de ses membres Farba Ngom et Lat Diop, ainsi que des chefs d’entreprise Samuel Sarr et Tahirou Sarr, qu’elle considère comme des « détenus politiques » pris en otage dans un « règlement de compte indigne ».
Enfin, le parti invite les forces vives de la nation à rester mobilisées pour « éviter à notre pays le chaos dans lequel l’État-Sonko souhaite le plonger », réaffirmant son rôle de garant de la stabilité nationale face à ce qu’il qualifie de « cynisme et duplicité » du Pastef.