Coronavirus : Les États-Unis émettent des doutes sur les bilans publiés par la Chine
L’administration américaine met en
doute le bilan du coronavirus en Chine. Un rapport confidentiel remis à
la Maison Blanche, la semaine dernière, indique que le nombre de morts
et de cas de contamination affichés par le pouvoir chinois sont faux,
intentionnellement en-deçà de la réalité.
Les
États-Unis sont parvenus à la conclusion que la Chine a menti sur son
bilan du coronavirus, largement sous-évalué, selon un rapport du
renseignement américain relayé, mercredi 1er avril, par plusieurs
parlementaires.
Interrogé
sur ce sujet lors de son point de presse quotidien, le président Donald
Trump s’est lui aussi montré sceptique. « Leurs chiffres semblent un
peu légers, et je suis gentil quand je dis ça », a-t-il déclaré. « Sur la
question de savoir si leurs chiffres sont corrects, je ne suis pas un
comptable chinois », a-t-il ajouté un peu plus tard.
Le
président américain a indiqué s’être entretenu de la gestion par la
Chine de la crise sanitaire vendredi dernier par téléphone avec son
homologue chinois Xi Jinping, précisant qu’ils n’avaient « pas tellement »
évoqué les nombres.
« Le Parti communiste chinois a menti »
L’agence
Bloomberg a évoqué mercredi ce rapport confidentiel remis la semaine
dernière à la Maison Blanche. Le renseignement y estime que le nombre de
morts et de cas de contamination affichés par Pékin sont faux,
intentionnellement en-deçà de la réalité, affirme l’agence
d’information.
« Le
Parti communiste chinois a menti, ment et continuera à mentir au sujet
du coronavirus pour protéger le régime », a réagi le sénateur républicain
Ben Sasse.
« Le
renseignement américain a désormais confirmé ce que nous savions déjà :
la Chine a dissimulé la gravité de ce virus pendant des mois », a abondé
son collègue de la Chambre des représentants William Timmons. « Le monde
paie à présent pour leurs erreurs. »
Michael
McCaul, un ténor républicain de la commission des Affaires étrangères
de la Chambre, a aussi relevé, sur la base de ce rapport, que les
autorités chinoises avaient « caché le vrai bilan des personnes
contaminées par la maladie ».
Un bilan sous-évalué
L’administration
de Donald Trump, à commencer par le chef de la diplomatie américaine
Mike Pompeo, a très sévèrement critiqué Pékin ces dernières semaines,
estimant qu’elle avait manqué de transparence sur la portée de
l’épidémie à l’égard du reste du monde. Mais elle n’avait jusqu’ici pas
accusé aussi clairement le pouvoir chinois d’avoir menti sur son bilan.
Mardi,
la coordinatrice de la cellule de crise mise en place par la Maison
Blanche pour lutter contre la pandémie a toutefois semblé confirmer que
le bilan chinois était sous-évalué.
« Je
pense que la communauté médicale a interprété les chiffres chinois en
pensant que c’était grave, mais moins que redouté, probablement, à la
lumière de ce que nous voyons maintenant en Italie et en Espagne, car
nous ne disposions pas d’un nombre important de données », a dit le Dr
Deborah Birx.
La
Chine, où le premier malade a été détecté officiellement en décembre, a
enregistré 3 312 morts et 81 554 cas, d’après les chiffres rendus
publics. Soit moins que les États-Unis, où le Covid-19 a fait à ce jour
plus de 4 700 morts et contaminé plus de 209 000 personnes, selon le
comptage de l’université Johns Hopkins qui fait référence.
Mais
de nombreux experts estiment que les données chinoises sont largement
sous-évaluées. Ils se basent notamment sur le grand nombre de familles
qui se présentent ces derniers jours pour récupérer des urnes funéraires
avec les cendres de leurs proches à la faveur de la levée du
confinement à Wuhan, berceau de la pandémie.