Netanyahu évoque la création d’un État palestinien en Arabie Saoudite: le monde arabe s’indigne
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est attiré les foudres d’un grand nombre de pays arabes après avoir brièvement évoqué, dans une interview, la possibilité de créer un État palestinien en Arabie saoudite. “Ils ont beaucoup de terres là-bas”, a-t-il notamment déclaré durant cet entretien.
L’interview a eu lieu il y a quelques jours et a été réalisée par la chaîne d’information israélienne conservatrice de droite Channel 14. Cette chaîne est ouvertement pro-Netanyahu. Durant l’entretien, le Premier ministre israélien a abordé la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite et le fait que les Saoudiens font de la création d’un État palestinien une condition préalable à cette normalisation. Cependant, au cours de la discussion, le journaliste Yaakov Bardugo s’est mal exprimé et, au lieu de parler d’un État palestinien, a évoqué un “État saoudien”.
“Un grand territoire”
“Un État palestinien”, l’a corrigé Benjamin Netanyahu en pleine interview. “Sauf si vous voulez que l’État palestinien soit situé en Arabie saoudite. Ils ont en effet beaucoup de terres là-bas”, a-t-il fait remarquer. Lorsque le journaliste Yaakov Bardugo a qualifié cette idée d’“intéressante”, Netanyahu a répété que l’Arabie saoudite possédait “un vaste territoire”.
L’Arabie saoudite avait entamé en 2020 des négociations pour un rapprochement avec Israël, en échange d’un pacte de défense avec Washington et d’une assistance américaine pour un programme nucléaire civil. Mais les discussions ont été suspendues après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, Ryad conditionnant toute reconnaissance d’Israël à la création d’un État palestinien.
Le monde arabe s’indigne
Impossible de savoir si le Premier ministre israélien était sérieux ou non lorsqu’il a évoqué la création d’un État palestinien en Arabie Saoudite. Mais quoi qu’il en soit, ses propos ont fait réagir le monde arabe. De nombreux pays ont exprimé leur indignation. “Le Royaume d’Arabie saoudite apprécie la condamnation, la désapprobation et le rejet total exprimés par les pays frères à l’égard des déclarations de Benjamin Netanyahu sur l’expulsion du peuple palestinien de son pays”, peut-on lire dans une déclaration du ministère saoudien des Affaires étrangères.
Le Qatar, la Jordanie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Koweït, l’Irak et le Pakistan ont également condamné les propos du Premier ministre israélien. Le Qatar, qui accueille les négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza, a qualifié les déclarations de Netanyahu de “provocatrices”. Le Pakistan a quant à lui demandé à la communauté internationale de les condamner explicitement.
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