Face aux tâtonnements de l’État, l’opposition se constitue en alliance et se prépare à la résistance
Le Front pour la défense de la démocratie et de la République constate que « le pouvoir Pastef s’enlise dans une logique de règlement de comptes et une volonté de liquidation des libertés démocratiques si chèrement conquises par des décennies de lutte de notre peuple ».
Après
avoir fait un diagnostic du climat social sénégalais, le FDR indique
que depuis la prise du pouvoir par Pastef : « plusieurs journalistes et
opposants ont été injustement emprisonnés ou poursuivis en justice en
raison de leurs opinions. Certains détenus sont maintenus en prison pour
des raisons opaques bien que des conclusions des enquêtes leur soient
totalement favorables. Le poste de vice-président de l’Assemblée
nationale, dévolu à l’opposition, a été illégalement confisqué par la
majorité mécanique Pastef. Le maire de Dakar a été démis de ses
fonctions dans des conditions indignes d’un pays démocratique, par une
administration aux ordres. L’immunité parlementaire d’un député a été
scandaleusement levée, sans que le pouvoir ait présenté un quelconque
dossier l’incriminant. Des demandes de lever des immunités
parlementaires pour des gestions relevant, au mieux des cas, de la Haute
Cour de Justice ont été actées démontrant aux yeux de tous un
dérèglement de la justice de notre pays. Comme si l’administration ne
devait plus reposer sur le principe de neutralité, pendant de
l’impartialité de l’État ! ».
Le
FDR ne s’en arrête pas là. Il poursuit que « des manifestations
pacifiques des populations sont systématiquement interdites. Une
campagne insidieuse est orchestrée contre les partis politiques et, par
conséquent, l’esprit d’une compétition démocratique plurielle de plus en
plus remis en question. Et, pour la première fois de notre histoire,
une révision ordinaire des listes électorales est engagée sans y
associer les partis d’opposition. En effet, aucune rencontre avec les
partis n’a été organisée à ce jour, ce qui constitue une trahison de nos
traditions de concertation politique sur les opérations électorales et
la mise à jour du Code électoral. Ce qui augure de nouveaux coups de
force antidémocratiques, en relation notamment avec les prochaines
élections territoriales ».
Face
à des dirigeants peu préparés à gérer le pouvoir, qui, en l’espace de
quelques mois, ont fait preuve de « tâtonnements, de populisme et de
promesses sans lendemain, le FDR se mobilise pour défendre « la
République dont les valeurs fondamentales se trouvent gravement menacées
par les agissements du pouvoir Pastef ».
L’opposition a ainsi décidé de se constituer en alliance dénommée Front pour la défense de la démocratie et de la République.
« La
vocation du FDR est de rassembler l’ensemble des forces vives de la
nation en vue de donner forme et contenu à la résistance du peuple
sénégalais contre les politiques néfastes du pouvoir Pastef. Le FDR
engagera, dans les prochaines semaines, des actions décisives autour des
exigences suivantes : défense des libertés et droits démocratiques, et
notamment la libération immédiate et inconditionnelle de tous les
prisonniers politiques et la fin des persécutions contre les opposants,
les journalistes et les voix critiques ; le respect effectif des droits
constitutionnels, en particulier la liberté de manifestation pacifique
et la liberté d’expression ; la gestion démocratique du processus
électoral, et notamment ; l’ouverture immédiate de concertations
politiques autour de l’évaluation des élections présidentielle et
législatives et la revue du Code électoral ; la révision concertée de la
législation sur les partis politiques respectant le pluralisme et
l’ensemble des garanties offertes par la Constitution ; la solidarité
avec les populations en lutte.Le
FDR apportera un soutien actif à l’ensemble des luttes engagées par les
forces vives pour défendre leurs droits sociaux et économiques contre
les agressions du pouvoir Pastef ».