[Billet] Les artistes « prennent » le pouvoir !
Le Sénégal, pays où la
politique et la culture urbaine s’entrelacent comme un bon mbalax, nous
offre un spectacle digne des plus grands shows. Après Nit Doff et
Kilifeu, qui sont passés des micro à la gestion des grandes institutions
culturelles (respectivement Pca du Fonds de développement des cultures
urbaines et du Grand Théâtre), voici que Queen Biz, la diva des ondes,
s’empare du théâtre Daniel Sorano. On pourrait se dire : « Ah, la
reconnaissance des talents ou celle des bons soutiens politiques.
La
logique est simple : soutien à Pastef ? Bienvenue au conseil
d’administration ! Il faut toujours un bon flow et quoi encore ?
D’ailleurs, si la tendance continue, on pourrait bientôt voir un DJ à la
tête du ministère de la Culture et un danseur de hip-hop diriger
l’Office national du tourisme. Parce qu’au Sénégal, il semble qu’une
carrière artistique mène tout droit aux bureaux des grandes directions.
Ce
n’est pas juste une histoire de coïncidences. C’est la preuve que l’art
et la politique se mélangent comme jamais. Quand la musique remplace le
discours et que les concerts deviennent des plateformes de soutien
politique, la scène sénégalaise se transforme en une véritable salle de
réunion. Alors, qui sait ? Bienvenue dans le théâtre politique, où la
culture est plus qu’un art : cela peut être un vrai business !