Immigration, climat, Panama, transgenre : les principales annonces de Donald Trump, à peine investi
Dans son discours
d’investiture en tant que 47e président des États-Unis, Donald Trump a
multiplié lundi les promesses chocs, dont une vaste offensive
anti-immigration, le retrait de l’accord de Paris, la reprise du canal
de Panama et la fin des politiques en faveur des personnes transgenres.
État
d’urgence à la frontière avec le Mexique et « millions et millions »
d’expulsions promises, sortie de l’accord de Paris sur le climat,
reprise du canal de Panama… Le nouveau président américain Donald
Trump a énuméré, lundi 20 janvier, une pluie d’annonces choc lors de son
discours d’investiture.
Si
elles venaient à se concrétiser, ces mesures promettraient sans doute
de vives contestations devant les tribunaux. Certaines d’entre elles
semblent même violer la constitution américaine.
Une armada de mesures anti-immigration
Promise
pendant sa campagne électorale, la vaste offensive anti-immigration de
Donald Trump a pris forme dès son discours d’investiture à la
mi-journée.
« Je
vais déclarer l’état d’urgence à notre frontière sud » avec le Mexique, a
annoncé le président républicain, à peine investi. « Toutes les entrées
illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer
des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils
viennent. »
« Je vais envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays », a-t-il martelé.
Selon
une responsable de sa future administration, Donald Trump veut aussi
mettre un terme au droit d’asile et au droit du sol, et reprendre la
construction du mur frontalier avec le Mexique.
Premier
effet concret dès lundi : la plateforme de demandes d’asile lancée par
l’administration Biden a cessé de fonctionner. « Les rendez-vous
existants ont été annulés », indique le service sur son site internet.
Nouvelle sortie de l’accord de Paris sur le climat
Pour
la deuxième fois, les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la
Chine, vont se retirer de l’accord de Paris sur le climat, selon la
nouvelle administration. Une décision qui met en péril les efforts
mondiaux face au dérèglement climatique.
Les
États-Unis avaient déjà quitté brièvement l’accord international sous
le premier mandat du milliardaire américain, avant que Joe Biden n’acte
leur retour.
Dans
son discours d’investiture, Donald Trump a aussi annoncé qu’il allait
décréter un état d' »urgence énergétique » pour doper la production
d’hydrocarbures aux États-Unis, déjà premier producteur mondial, et
faire baisser les coûts de l’énergie.
« Nous allons forer à tout-va », a-t-il répété, une formule devenue un de ses slogans de campagne (« We will drill, baby, drill »).
Des ambitions expansionnistes avec le canal de Panama
« Nous
allons reprendre » le canal de Panama, a lancé le nouveau président.
Construit par les États-Unis et inauguré en 1914, son contrôle a été
transféré au Panama en 1999, après un accord passé en 1977 par le
président américain d’alors, Jimmy Carter. « Un cadeau insensé qui
n’aurait jamais dû être fait », a fustigé Donald Trump.
« L’objectif
de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés,
a-t-il affirmé. Les navires américains sont gravement surtaxés et ne
sont pas traités équitablement (…) Et surtout, la Chine exploite le
canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine. Et nous allons
le reprendre. »
« Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama », lui a répondu le président panaméen José Raul Mulino.
Offensive sur les droits de douane
« Nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens », a encore promis Donald Trump.
Le
47e président des États-Unis s’est engagé à entamer « immédiatement la
révision de notre système commercial afin de protéger les familles et
les travailleurs américains ».
Donald
Trump n’a pas précisé ses intentions dans son discours d’investiture
mais pendant sa campagne électorale, il avait affirmé qu’il instaurerait
des droits de douane de 25 % sur les importations venues du Mexique et
du Canada voisins. Il avait aussi menacé de relever significativement
ceux sur les produits chinois.
Fin des politiques en faveur des personnes transgenres
« Mettre
fin au délire transgenre » était un autre de ses engagements de
campagne. « À partir d’aujourd’hui, la politique officielle du
gouvernement des États-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes,
masculin et féminin », définis à la naissance, a asséné lundi Donald
Trump, dont l’équipe a promis plusieurs décrets pour stopper les aides
fédérales pour les personnes transgenres.
L’une
des conséquences concrètes de cette politique sera de supprimer le
genre « X », ni masculin ni féminin, pour les personnes se reconnaissant
comme non binaires, « sur les documents officiels du gouvernement », selon
une source au sein de l’équipe présidentielle. Ce choix avait été
instauré durant le mandat de Joe Biden.
Visées également, les aides fédérales aux programmes soutenant la diversité dans l’administration.
Fin du télétravail pour les fonctionnaires fédéraux
Enfin,
le président américain a signé, devant la foule de ses partisans à
Washington, un décret pour mettre fin au télétravail des fonctionnaires
fédéraux.
Ce
décret « impose aux fonctionnaires fédéraux de revenir travailler au
bureau à plein temps avec effet immédiat », a déclaré un responsable au
micro, pendant que Donald Trump brandissait un document signé de sa main
dans une grande salle de la capitale accueillant des milliers de ses
partisans célébrant son retour au pouvoir.
« Les
chefs de tous les départements et agences (…) doivent, dès que
possible, prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux
dispositions organisant le télétravail et demander aux employés de
retourner aux postes qui leur sont assignés à temps plein », précise la
Maison Blanche sur son site internet. « Les chefs de départements et
agences peuvent accorder les dérogations qu’ils jugent nécessaires. »
Il est aussi écrit que ce décret sera mis en oeuvre « conformément au droit applicable ».
Le
multimilliardaire Elon Musk, à qui Donald Trump a confié une mission
consultative au gouvernement, avait suggéré de revenir sur le principe
du télétravail, ce qui « entraînerait une vague bienvenue de départs
volontaires » au sein d’une administration jugée trop lourde et
dispendieuse.