Afrique de l’ouest et du centre : « Toutes les bases militaires françaises seront transférées aux autorités locales dès l’été 2025 » (Diplomate)
C’est
officiel ! Comme annoncé par le président de la République Bassirou
Diomaye Faye et plusieurs autres de ses homologues africains lors de la
présentation de leurs vœux de nouvel an le soir du 31 décembre 2024,
Paris a décidé de fermer toutes ses bases en Afrique de l’ouest et du
centre. Au
Sénégal, le calendrier de retrait n’a pas encore été établi mais les
autorités françaises ont déjà fixé leur propre délai. Une source
diplomatique, qui a requis l’anonymat, révèle : « La France a décidé de
fermer toutes ses bases permanentes en Afrique centrale et en Afrique de
l’Ouest ». Ainsi, à Dakar, en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays de la
région, « dès l’été 2025, il n’y aura plus de camp français ».
Le
quartier Geille (sis à Ouakam) sera cédé à l’État du Sénégal. « Les
bases vont prendre un nouveau nom et vont toutes être transférées aux
autorités locales », nous signale notre source. Dans
le sillage de ce retrait « en douceur », Paris a dépêché à Dakar le
Général Pascal Ianni qui est à la tête du commandement pour l’Afrique
depuis août 2024. Pendant son séjour, l’officier général va s’entretenir
avec les autorités militaires sénégalaises notamment le Chef
d’état-major général des armées sénégalaises (Cemga) le Général Mbaye
Cissé afin de travailler sur le cadrage de ce retrait des 250 militaires
français à Dakar. En
plein dans une reconfiguration de sa présence militaire en Afrique qui
souffre d’une mauvaise perception alimentée en partie par la presse
française -à travers des raccourcis simplistes- et les réseaux sociaux,
Paris veut réduire sa visibilité militaire en Afrique par l’effacement
de l’empreinte permanente de sa présence. Cette perception négative est
la résultante d’une sur-militarisation de l’action de la France en
Afrique ces dix dernières années notamment le déploiement de ses forces
militaires au Sahel (opération Barkhane, Burkina, Niger). Dans
la perspective de la nouvelle forme de partenariat militaire, Paris
veut inverser la logique en laissant ses partenaires identifier leurs
besoins afin de leur proposer une offre sur-mesure. Un partenariat
d’égal à égal avec une vraie réciprocité.