Le président sud-coréen déchu convoqué une nouvelle fois par les enquêteurs
Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol a reçu vendredi une nouvelle convocation par des enquêteurs en lien avec sa tentative ratée d’imposer la loi martiale au début du mois, après avoir rejeté une précédente demande cette semaine.
L’ex-procureur star de 63 ans a été suspendu le week-end dernier par les députés dans le cadre d’une procédure de destitution pour avoir, dans la nuit du 3 au 4 décembre, proclamé à la surprise générale la loi martiale et envoyé l’armée au Parlement afin de le museler.
Il risque – tout comme des alliés impliqués dans son coup de force – la prison à perpétuité et même théoriquement la peine de mort s’il est reconnu coupable de “rébellion”. Il a interdiction de quitter le territoire.
M. Yoon fait l’objet d’une investigation menée par le parquet sud-coréen ainsi que par une équipe conjointe de policiers, du ministère de la Défense et d’enquêteurs anti-corruption. Son audience devant l’agence anticorruption est prévue à 10H00 (01H00 GMT) le 25 décembre. Si M. Yoon se présente, il deviendra le premier président sud-coréen en exercice à comparaître devant un organe d’enquête. M. Yoon ne s’était pas présenté à l’audience à laquelle il avait été convoqué mercredi, sans justifier son absence.
En début de semaine, des procureurs lui avaient ordonné de se présenter à un interrogatoire sous peine d’être arrêté, mais ils ont depuis confié l’affaire à l’agence anticorruption. Le chef de cet organe, Oh Dong-woon, a déclaré au Parlement mardi que la possibilité d’arrêter le président était également “examinée”.
La Cour constitutionnelle qui examine la motion de destitution de M. Yoon doit juger de sa validité dans un délai d’environ six mois. Elle a pour cela demandé des documents relatifs à la déclaration de la loi martiale, mais sa requête a été retournée à l’envoyeur trois jours de suite. “Nous examinons d’autres options”, a déclaré un porte-parole de la Cour.
L’ancienne présidente Park Geun-hye avait été destituée dans des circonstances similaires à celles de M. Yoon, mais avait fait l’objet d’une enquête après avoir été écartée du pouvoir par la Cour constitutionnelle.