Syrie: le gouvernement perd une ville au sud de Damas, nouvelles évacuations
Le gouve
Le gouvernement syrien, confronté à l’avancée rapide des rebelles soutenus par la Turquie qui ont annoncé vouloir renverser le président Bachar al-Assad, a perdu vendredi le contrôle d’une nouvelle ville au sud de Damas au profit de factions locales, selon une ONG.
Après la Russie, les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissant à évacuer.
Après
avoir pris Alep, la grande ville du nord, et Hama, dans le centre, en
moins d’une semaine, les rebelles sont aux portes de Homs, à 150
kilomètres au nord de la capitale, l’avancée la plus spectaculaire en 13
ans de guerre.
Les
combattants de la coalition menée par le groupe islamiste radical Hayat
Tahrir al-Sham (HTS) se sont emparés de dizaines de localités et de
villes-clefs lors d’une offensive fulgurante à laquelle la Turquie a
apporté son soutien.
Au
sud de la capitale, près de la frontière jordanienne, les troupes
gouvernementales ont également perdu vendredi le contrôle de la ville de
Deraa, berceau du soulèvement de 2011, au profit de forces locales,
selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Les
factions locales ont pris le contrôle de davantage de zones dans la
province de Deraa, y compris la ville de Deraa. Elles contrôlent
désormais plus de 90% de la province, alors que les forces du régime se
sont retirées », a précisé cette ONG.
Réunis
à Bagdad vendredi, les ministres des Affaires étrangères d’Irak, d’Iran
et de Syrie ont mis en garde contre le « danger général pour la
stabilité de toute la région » que représente le conflit en Syrie.
Samedi,
ce sont les chefs de la diplomatie turque, russe et iranienne qui
doivent se retrouver à Doha, pour une autre rencontré dédiée à cette
crise.
Les
trois pays sont partenaires depuis 2017 du processus d’Astana initié
pour faire taire les armes en Syrie mais ont soutenus des camps rivaux
dans le pays.
– Protéger les « minorités » –
Le
chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a insisté vendredi sur
« l’importance de protéger les civils, dont les membres de minorités, en
Syrie », lors d’une conversation téléphonique son homologue turc Hakan
Fidan, selon le Département d’Etat.
Les
autorités américaines avaient peu avant appelé leurs ressortissants à
évacuer le pays « sur le champ », tant qu’il y a encore des possibilités
de vols commerciaux, alors que la Russie, principal allié du pouvoir
syrien, avait plus tôt demandé à ses concitoyens de quitter le pays où
elle dispose de bases militaires.
Autre
soutien clé du régime, Téhéran a aussi commencé à évacuer son personnel
militaire et des diplomates, a indiqué vendredi le New York Times,
citant plusieurs responsables iraniens et de la région sous couvert de
l’anonymat
Meurtrie par une guerre qui a
fait un demi-million de morts depuis 2011, et l’a morcelée en zones
d’influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances
étrangères, la Syrie n’avait pas connus de combats aussi intense depuis
13 ans.
Face
à l’offensive lancée à la surprise générale le 27 novembre à partir de
la province d’Idleb, fief des rebelles dans le nord-ouest syrien, les
forces gouvernementales se sont retirées de plusieurs régions ou mené
des raids aériens avec l’allié russe et des opérations au sol contre les
secteurs insurgés.
En
2015, l’aide militaire russe avait été cruciale pour inverser le cours
de la guerre et permettre à M. Assad de reprendre une grande partie du
territoire. Mais les ressources de Moscou sont à présent mobilisée par
son offensive en Ukraine.
Le Hezbollah et
l’Iran avaient aussi apporté un énorme soutien militaire à M. Assad mais
ces deux acteurs sont considérablement affaiblis depuis la guerre à
gaza et au Liban.
Si
les rebelles s’emparent de Homs, la troisième ville du pays située dans
le centre, seules Damas et la côte méditerranéenne seront encore aux
mains des forces de M. Assad, dont la famille est au pouvoir depuis plus
de cinq décennies.
« Lorsque
nous parlons d’objectifs, le but de la révolution, c’est de renverser
ce régime. Nous avons le droit d’utiliser tous les moyens nécessaires
pour atteindre cet objectif », a dit à CNN Abou Mohammed al-Jolani, le
chef du HTS, qui mène la coalition rebelle.
HTS est considéré comme terroriste par l’ONU, les Etats-Unis et certains pays européens.
– « Objectif, Damas » –
« Idleb,
Hama, Homs et bien sûr l’objectif, Damas: l’avancée des opposants
continue. Nous souhaitons que cette avancée se poursuive sans incident »,
a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est un
soutien majeur des rebelles.
Après
la chute de Hama, des dizaines de milliers d’habitants de Homs,
craignant le même scénario, principalement des membres de la minorité
alaouite dont est issu M. Assad, ont fui vers la côte occidentale,
d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« La peur couvre Homs », a affirmé Haidar, un habitant.
Selon l’OSDH, l’armée s’est retirée de Homs vendredi, et les rebelles sont proches de la ville.
Mais le pouvoir a démenti tout retrait et affirmé avoir envoyé des renforts à Homs.
D’après l’OSDH, des frappes russes et syriennes ont tué 20 civils, dont cinq enfants, dans des villages proches de Homs.
L’armée
syrienne a dit mener une « opération dans le nord de la province de
Homs, sous la couverture de l’aviation conjointe syro-russe et de
l’artillerie ».
Depuis
le 27 novembre, les violences ont fait au moins 826 morts dont une
centaine de civils, selon l’OSDH, et au moins 370.000 personnes ont été
déplacées d’après l’ONU.
Sur
un autre front, dans l’est syrien, les forces gouvernementales se sont
retirées sous leur contrôle dans l’ouest de la province de Deir Ezzor, a
déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Peu
après, les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les
Kurdes, qui contrôlent l’est de Deir Ezzor, ont indiqué s’être déployées
dans les secteurs évacués.
Et
dans le sud de la Syrie, les forces syriennes ont abandonné plusieurs
positions dans la province de Deraa, berceau de la révolte, où des
rebelles locaux se sont emparés notamment de bâtiments administratifs,
d’après l’Observatoire.
Toujours
dans le sud, des responsables syriens, dont le gouverneur, ont quitté
des bâtiments gouvernementaux à Soueida, selon l’OSDH.
Des groupes armés ont aussi pris un poste frontière avec la Jordanie peu après sa fermeture par le royaume.
rnement syrien, confronté à l’avancée rapide des rebelles soutenus par la Turquie qui ont annoncé vouloir renverser le président Bachar al-Assad, a perdu vendredi le contrôle d’une nouvelle ville au sud de Damas au profit de factions locales, selon une ONG.
Après la Russie, les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissant à évacuer.
Après
avoir pris Alep, la grande ville du nord, et Hama, dans le centre, en
moins d’une semaine, les rebelles sont aux portes de Homs, à 150
kilomètres au nord de la capitale, l’avancée la plus spectaculaire en 13
ans de guerre.
Les
combattants de la coalition menée par le groupe islamiste radical Hayat
Tahrir al-Sham (HTS) se sont emparés de dizaines de localités et de
villes-clefs lors d’une offensive fulgurante à laquelle la Turquie a
apporté son soutien.
Au
sud de la capitale, près de la frontière jordanienne, les troupes
gouvernementales ont également perdu vendredi le contrôle de la ville de
Deraa, berceau du soulèvement de 2011, au profit de forces locales,
selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Les
factions locales ont pris le contrôle de davantage de zones dans la
province de Deraa, y compris la ville de Deraa. Elles contrôlent
désormais plus de 90% de la province, alors que les forces du régime se
sont retirées », a précisé cette ONG.
Réunis
à Bagdad vendredi, les ministres des Affaires étrangères d’Irak, d’Iran
et de Syrie ont mis en garde contre le « danger général pour la
stabilité de toute la région » que représente le conflit en Syrie.
Samedi,
ce sont les chefs de la diplomatie turque, russe et iranienne qui
doivent se retrouver à Doha, pour une autre rencontré dédiée à cette
crise.
Les
trois pays sont partenaires depuis 2017 du processus d’Astana initié
pour faire taire les armes en Syrie mais ont soutenus des camps rivaux
dans le pays.
– Protéger les « minorités » –
Le
chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a insisté vendredi sur
« l’importance de protéger les civils, dont les membres de minorités, en
Syrie », lors d’une conversation téléphonique son homologue turc Hakan
Fidan, selon le Département d’Etat.
Les
autorités américaines avaient peu avant appelé leurs ressortissants à
évacuer le pays « sur le champ », tant qu’il y a encore des possibilités
de vols commerciaux, alors que la Russie, principal allié du pouvoir
syrien, avait plus tôt demandé à ses concitoyens de quitter le pays où
elle dispose de bases militaires.
Autre
soutien clé du régime, Téhéran a aussi commencé à évacuer son personnel
militaire et des diplomates, a indiqué vendredi le New York Times,
citant plusieurs responsables iraniens et de la région sous couvert de
l’anonymat
Meurtrie par une guerre qui a
fait un demi-million de morts depuis 2011, et l’a morcelée en zones
d’influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances
étrangères, la Syrie n’avait pas connus de combats aussi intense depuis
13 ans.
Face
à l’offensive lancée à la surprise générale le 27 novembre à partir de
la province d’Idleb, fief des rebelles dans le nord-ouest syrien, les
forces gouvernementales se sont retirées de plusieurs régions ou mené
des raids aériens avec l’allié russe et des opérations au sol contre les
secteurs insurgés.
En
2015, l’aide militaire russe avait été cruciale pour inverser le cours
de la guerre et permettre à M. Assad de reprendre une grande partie du
territoire. Mais les ressources de Moscou sont à présent mobilisée par
son offensive en Ukraine.
Le Hezbollah et
l’Iran avaient aussi apporté un énorme soutien militaire à M. Assad mais
ces deux acteurs sont considérablement affaiblis depuis la guerre à
gaza et au Liban.
Si
les rebelles s’emparent de Homs, la troisième ville du pays située dans
le centre, seules Damas et la côte méditerranéenne seront encore aux
mains des forces de M. Assad, dont la famille est au pouvoir depuis plus
de cinq décennies.
« Lorsque
nous parlons d’objectifs, le but de la révolution, c’est de renverser
ce régime. Nous avons le droit d’utiliser tous les moyens nécessaires
pour atteindre cet objectif », a dit à CNN Abou Mohammed al-Jolani, le
chef du HTS, qui mène la coalition rebelle.
HTS est considéré comme terroriste par l’ONU, les Etats-Unis et certains pays européens.
– « Objectif, Damas » –
« Idleb,
Hama, Homs et bien sûr l’objectif, Damas: l’avancée des opposants
continue. Nous souhaitons que cette avancée se poursuive sans incident »,
a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est un
soutien majeur des rebelles.
Après
la chute de Hama, des dizaines de milliers d’habitants de Homs,
craignant le même scénario, principalement des membres de la minorité
alaouite dont est issu M. Assad, ont fui vers la côte occidentale,
d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« La peur couvre Homs », a affirmé Haidar, un habitant.
Selon l’OSDH, l’armée s’est retirée de Homs vendredi, et les rebelles sont proches de la ville.
Mais le pouvoir a démenti tout retrait et affirmé avoir envoyé des renforts à Homs.
D’après l’OSDH, des frappes russes et syriennes ont tué 20 civils, dont cinq enfants, dans des villages proches de Homs.
L’armée
syrienne a dit mener une « opération dans le nord de la province de
Homs, sous la couverture de l’aviation conjointe syro-russe et de
l’artillerie ».
Depuis
le 27 novembre, les violences ont fait au moins 826 morts dont une
centaine de civils, selon l’OSDH, et au moins 370.000 personnes ont été
déplacées d’après l’ONU.
Sur
un autre front, dans l’est syrien, les forces gouvernementales se sont
retirées sous leur contrôle dans l’ouest de la province de Deir Ezzor, a
déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Peu
après, les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les
Kurdes, qui contrôlent l’est de Deir Ezzor, ont indiqué s’être déployées
dans les secteurs évacués.
Et
dans le sud de la Syrie, les forces syriennes ont abandonné plusieurs
positions dans la province de Deraa, berceau de la révolte, où des
rebelles locaux se sont emparés notamment de bâtiments administratifs,
d’après l’Observatoire.
Toujours
dans le sud, des responsables syriens, dont le gouverneur, ont quitté
des bâtiments gouvernementaux à Soueida, selon l’OSDH.
Des groupes armés ont aussi pris un poste frontière avec la Jordanie peu après sa fermeture par le royaume.