Mali: liberté provisoire pour 11 opposants à la junte
La
justice malienne a accordé jeudi la liberté provisoire à 11 opposants à
la junte, arrêtés en juin pour « complot contre les autorités légales et
réunion illégale » après avoir appelé à un retour des civils au pouvoir,
a-t-on appris de l’un d’eux et de source judiciaire.
Parmi
les 11 opposants libérés figurent d’anciens ministres et des présidents
de partis et mouvements politiques signataires d’une déclaration
publiée le 31 mars par leur coalition et appelant la junte à rendre le
pouvoir aux civils.
Ils
avaient été interpellés en juin alors qu’ils se réunissaient au
domicile de l’un d’entre eux, à un moment où les activités des partis
étaient interdites depuis avril. Les militaires ont levé cette
interdiction en juillet.
« Nous
sommes tous rentrés à la maison. Le procureur nous a dit que c’est une
liberté provisoire mais sans contrôle judiciaire et sans restriction de
voyage », a dit à l’AFP un des opposants libérés sous le couvert de
l’anonymat.
Une source judiciaire a confirmé à l’AFP qu’ils avaient obtenu une liberté provisoire.
Les
signataires de la déclaration du 31 mars avaient dénoncé le « vide
juridique et institutionnel » laissé après l’expiration du délai prévu
pour le départ des militaires, et avaient réclamé la tenue d’une
élection présidentielle « dans les meilleurs délais ».
Le
Mali, confronté au jihadisme et plongé depuis 2012 dans une grave crise
multidimensionnelle, est dirigée par des militaires depuis un double
putsch en 2020 et 2021. La junte a décrété en juin 2022 que les
militaires céderaient le pouvoir aux civils fin mars 2024, après une
présidentielle prévue en février de la même année.
Les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue.
Les
expressions d’opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte,
étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures
répressives.