Amadou Bâ-Ousmane Sonko : un débat dans le débat
En toile de fond du duel à distance entre Ousmane
Sonko et Amadou Bâ, à propos du projet de débat devant les opposer, le
Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et l’École d’art
oratoire et de leadership (Eao) se lancent indirectement des piques. À
travers une note sortie ce vendredi, reprise par Le Quotidien, le
nouveau gendarme de l’audiovisuel, Mamadou Oumar Ndiaye, rappelle que
l’organe qu’il dirige est le seul habilité à «organiser des débats
radiodiffusés ou télévisés contradictoires à la condition que de telles
émissions permettent à chacun des candidats d’intervenir».
Le
Cnra d’embrayer que «n’ayant accordé aucune autorisation dans le sens
de l’organisation d’un débat, les chaînes de radio ou de télévision,
quel que soit le support utilisé, ne sont pas habilitées à diffuser une
telle émission dans le cadre de la présente campagne électorale» pour
les législatives du 17 novembre. Les services de Mamadou Oumar Ndiaye
ont fait cette sortie après un communiqué de l’Eao suggérant que, malgré
le véto de ce dernier, elle a réuni les conditions pour organiser le
duel.
Les
services de Cheikh Diallo, président de l’Eoa, sont revenus à la charge
le jour de la parution du communiqué du Cnra. «L’École d’art oratoire
et de leadership a pris note des précisions récemment émises par le
Conseil national de régulation de l’audiovisuel à l’intention des
médias. Et en tant qu’institution privée d’excellence spécialisée dans
la formation et l’accompagnement des leaders, managers et top décideurs
du Sénégal et de la sous-région, notre statut ne relève pas de la
tutelle du Cnra, dans la mesure où nous ne sommes pas un média.»
Cheikh
Diallo ajoute que son école et «Itv [la chaîne partenaire] sont honorés
de contribuer à ce débat franc et direct en offrant un espace neutre,
équitable et propice à un échange historique».
Il
faut rappeler que c’est Mamadou Oumar Ndiaye qui avait ouvert le ban.
Interpellé par L’Observateur, dès le lancement du projet, sur la
légalité en période électorale d’un débat entre les têtes de liste de
Pastef et de Jàmm Ak Njariñ, le président du Cnra avait pris ses
distances avec l’initiative.