Réhabilitation du stade Demba-Diop : le projet sauvé de justesse, Augustin Senghor a eu chaud
L’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) autorise la Fédération sénégalaise de football (Fsf) à conclure par entente directe les lots 2 et 5 du marché relatif à la réhabilitation et à la modernisation du stade Demba-Diop. Il s’agit de l’aménagement de la zone de jeu (Lot 2) et de l’installation du mobilier et des équipements. Les attributaires du marché sont Sport Galaxy Suarl, pour 581 millions 989 mille 602 francs Cfa, et Al Fatah Services-Bâ et Frères pour 431 millions 272 mille 300 francs Cfa.
Augustin Senghor, le patron du football sénégalais,
et ses équipes peuvent pousser un ouf de soulagement. Ce n’était pas
gagné. La décision de l’Arcop prend le contrepied de l’avis de la
Direction centrale des marchés publics (Dcmp) qui avait posé son véto
pour la conclusion dudit marché dont le coût global est de 1 milliard 13
millions 261 mille 902 francs Cfa.
Saisie
par la Fsf, le 4 septembre dernier, la Dcmp avait «donné son accord
pour le lancement [du marché] par appel d’offres restreint en procédure
d’urgence sous réserve de la transmission de certains documents»,
rapporte Libération, qui révèle cette affaire dans son édition de ce
samedi. L’essentiel des documents demandés à l’instance de gestion du
football devaient concerner l’exercice 2023 : le plan de passation des
marchés, l’avis général de passation des marchés publics, l’arrêté
portant création de la commission des marchés, notamment.
Se
tournant vers le Comité de règlement des différends (Crd) de l’Arcop,
la Fsf clame une incapacité à satisfaire aux exigences de la Dcmp, selon
Libération. Invoquant les prescriptions de la Fifa selon lesquelles le
stade Demba-Diop, réhabilité et modernisé, doit être fonctionnel à
l’entame de la saison 2024-2025, donc dans quelques semaines, l’instance
du football a demandé un assouplissement exceptionnel des règles.
Saisie
par l’Arcop, la Dcmp a campé sur sa position, écartant toute
possibilité de gré à gré, selon Libération. Considérant que «les
réserves émises par la Dcmp sont justifiées», rapporte le journal,
l’Arcop relève que «les arguments développés par la Fsf ne correspondent
pas aux conditions prévues par l’article 77 du Code des marchés publics
justifiant le recours à l’entente directe».
Malgré
tout, poursuit la même source, le gendarme des marchés publics,
considérant que «le retard dans la réalisation [des] lots [2 et 5]
empêche le stade d’être fonctionnel pour accueillir des compétitions
sportives conformément aux normes Fifa», a conclu «qu’il y a lieu à
titre exceptionnel d’autoriser la Fsf à conclure les lots 2 et 5 par
entente directe».